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 Can you remember me ? Julianne & Cam

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MessageSujet: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyDim 11 Jan - 21:14

Can you Remember me ?
Cam & Julianne


Parfois je me demande ce que serait le monde sans Dôme et sans guerre. Je m'imagine vivre librement, sans être retenu dans une enveloppe transparente. Je m'imagine le monde sans l'Animus Vox. Enfin j'essaye. Parce qu'en réalité, ma vision des choses ne va jamais très loin. Je n'arrive pas à me défaire des éléments qu'on a introduit dans mon esprit tout au long de ma vie.

Arcadia District. Je sais très bien où j'habitais, mais je fais comme si mes pieds avaient oubliés. Je n'ai pas envie d'être porté instinctivement vers mon ancien foyer. Je ne veux pas revoir Mam'. Ni papa. J'ignore qu'il est mort. J'ai complètement coupé les ponts avec ma famille. J'en avais besoin. Il fallait que je me consacre pleinement à ma nouvelle mission. Je suis sûr que Mam' est assez ouverte d'esprit pour comprendre. Elle a toujours cru en l'Animus Vox et m'a confié avoir parfois peur des menaces que l'organisation pouvait subir. Je pense qu'elle est fière de savoir que je fais parti de la milice armée. Toute mère est fière de son fils.

J'ignore que ce n'est pas le cas. Elle n'est pas peu fière de moi, mais elle me regrette. Elle regrette de m'avoir laissé partir, presque sans un regard en arrière. Je ne peux pas comprendre combien il a été dur pour elle d'assimiler le fait que je ne reviendrai jamais. Que je ne lui reviendrai jamais le même. Je ne peux pas comprendre ça. Je ne connais pas la douleur qu'est celle de voir s'éloigner son fils. Je ne sais pas qu'elle a vu ses rêves se briser dès l'instant où elle a lu ma lettre.

Maman compte toujours pour moi. Mais d'une manière différente. Elle est celle qui m'a permise de faire parti de ce monde. Et d'y trouver ma place. Elle a posé les fondations de mon existence, me laissant bâtir les murs comme bon me semblait. Je lui en suis reconnaissant. Sans doute le sait-elle. Mais maintenant, j'ai besoin de continuer seul. L'Animus Vox a pris le relais. Il m'arrive souvent de penser à ce que Mam' aurait fait dans telle ou telle situation. Je n'ai pas vraiment réussi à couper les liens, et parfois je m'en veux un peu. Je déteste me rattacher de façon nostalgique au passé. Je veux avancer. Je veux cesser d'être troublé par ce qui n'appartient plus à mon présent. Est-ce si difficile à concevoir ?

Ces rues me rappellent de bons souvenirs. Mais j'aimerai autant éviter d'y penser. Je ne me sens pas entièrement libre si je dois sans cesse me rattacher à mon passé. Je ne me sens pas entièrement moi. Je dois me consacrer à l'Animus. Je sais que je leur suis utile.

J'entends une voix que je connais. Je m'arrête. Non. Non ce n'est pas possible. Pas elle. Tout mais pas elle. J'étais revenu, l'année de mes 16 ans. J'étais revenu pour elle. Celle que j'avais laissé. Je m'étais dis que ça lui ferait plaisir de me voir. Mais son père m'avait fait comprendre qu'elle n'avait plus rien a voir avec moi. J'avais essayé de me reconstruire malgré l'immense vide que ça m'avait laissé. Je m'étais fait à l'idée que jamais plu je ne croiserai sa route. C'était difficile, mais j'avais surmonté la douleur.

Je me souviens combien elle m'avait blessé avant mon départ. Mais elle me retenait juste. Elle avait peur de me perdre. Sans doute que ses peurs étaient fondées puisque je n'étais jamais revenu. Je voulais revenir. Mais on m'en avait empêché. Suis-je responsable . L'ai-je abandonnée ? Peut-être. Si j'avais la décence d'ouvrir les yeux, la réponse me paraîtrai évidente. Et je dirai oui. Mais l’étroitesse de mon esprit me souffle que non, ce n'est pas ma faute.

En d'autres circonstances je me serai sans doute trouvé détestable. Il faut croire, cependant, que je ne vois rien qui cloche chez moi. Je suis un type parfaitement normal et sans rien a se reprocher. Foutaises, crieraient certains. C'est ça le pire chez les mecs comme moi. Ils font souffrir des gens en pensant faire le bien et sans s'en rendre compte. Sans doute que je mériterai des baffes.

J'hésite. Dois-je l'ignorer comme je l'ai ignorée toutes ces années ? Dois-je l'interpeller ? Se souvient-elle de moi ? Pense-t-elle encore à moi comme je pense à elle ? Je ne sais pas. Et il n'y a qu'une façon de le savoir. Fais pas le con Cam. Pas encore. Assume tes conneries.

Ju' Je l'appelle. Comme je l'appelais quand nous étions encore au plus tendre de notre jeunesse. Puis l'idée qu'elle puisse ne pas se souvenir de moi m'effleure l'esprit. Alors je renouvelle mon appel. Julianne Lindley. C'est fou comme certains détails peuvent ne jamais vous échapper. En presque douze années d'absence je n'ai pas réussi à tirer un trait sur son nom complet. Julianne Lindley. Ma Ju'. Celle que j'aimais tant.

Je m'approche vers elle. J'ai envie de sourire. Elle est presque la même. En plus mature. Et en plus belle. C'est devenu une femme très élégante. J'éprouve un peu de fierté. Comme un frère pourrait en éprouver pour sa sœur. Je la regarde. Me reconnaît-elle seulement ? Je hoche la tête. Mon regard est impassible. Il a appris à se raffermir avec le temps. Les étincelles émotionnelles l'ont quitté. La commissure de mes lèvres est légèrement remontée. Une ébauche de sourire. Il illumine mon visage terne.

Le temps m'a changé. Le temps nous change tous. Mais je suis devenu meilleur.

Emi Burton
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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyDim 11 Jan - 22:58

Can you remember me?
Cam R. & Julianne L.






Aujourd’hui était un jour particulier. Un jour de repos pour Julianne. Un jour où elle avait pu dormir un peu plus, et ne pas rejoindre aux petites heures du matin son poste de technicienne thermique. Aujourd’hui pas de mécanique, pas de suie, ni de poussière. Aujourd’hui sa peau allait pouvoir rester blanche, et ses affaires propres. Et la jeune femme devait bien reconnaitre qu’elle appréciait vraiment cette journée. D’ordinaire, elle n’était pas du genre à rechigner à la tache, mais elle avait accumulé de la fatigue ces derniers temps, et pouvoir dormir une petite heure de plus lui avait fait du bien. Bon s’étant sans compter la petite Alby, qui était venue se faufiler dans sa chambre.
 
Jill ne vivait pas seule, elle partageait une maison avec une autre famille que la sienne. Cela s’était fait assez naturellement d’ailleurs lorsque son père était mort. Le couple avait une petite fille qui adorait la jeune femme et ce sentiment était réciproque. Alors comme elle avait l’habitude de le faire ces matins là, Julianne avait invité la petite fille à grimper avec elle dans la hamac qui lui servait de couchette, et elle lui avait raconter une histoire, en l’illustrant avec les gravures et les dessins qui se trouvaient au plafond. Vestiges et derniers souvenirs qui lui restaient de sa propre mère et des contes qu’elle se plaisait elle aussi à lui narrer.
 
C’était une journée comme Julianne les aimait. Les heures avaient défilé à une vitesse moyenne, et elle avait prit le temps de faire tout ce qu’elle avait à faire. Même si les taches ménagères n’étaient pas du tout sa tasse de thé, elle s’adonnait à sa lessive et elle avait fait un peu de ménage dans la maison. Puis bien sur elle avait cédé à l’envie et surtout à l’appel des enfants du quartier d’aller jouer avec eux. Lorsqu’elle avait eut un peu de temps, elle avait fabriqué ce que les anciens appelaient un ballon, à l’aide de métal et de soudure. Il avait fallu bien sur instaurer des règles de sécurité pour les plus jeunes, mais elle adorait courir avec eux et s’amuser ainsi. Grâce à cela, elle oubliait quelque peu les soucis qui pesaient sur ses épaules et les blessures de son âme. Avec ces si beaux sourires qu’ils lui offraient, elle parvenait à oublier cette sensation d’étouffement qui lui oppressait la poitrine et ce manque d’air qu’elle ressentait enfermé sous le Dome depuis trop longtemps…
 
Malheureusement, la plus part du temps, lorsque Jill prenait le temps de jouer ainsi avec ces enfants, cela ravivait en elle des souvenirs de son passer et faisait remonter dans sa mémoire les éclats de rires d’une autre personne. Un petit garçon qu’elle avait connu très tôt. Un garçon avec qui elle avait couru et rit comme une folle lorsqu’ils étaient enfants. Un jeune homme qui l’avait ensuite brisé et abandonné… Animus Vox… Voilà pourquoi il était parti.
 
La jeune femme cligna des paupières avec force pour chasser le visage qui venait de lui apparaitre devant les yeux, et dissiper cette voix qui résonnait à ses oreilles. Cam était parti depuis bien trop longtemps, et elle ne savait même pas pourquoi ses souvenirs prenaient encore un malin plaisir à la torturer de la sorte avec lui. Alby voulu qu’elle la prenne dans ses bras, il commençait à être tard, et la fatigue pesait sur elle. Julianne ne pouvant résister à ce petit visage angélique s’exécuta. « -tu commences à être fatiguée ? Viens là… » L’enfant se blottit dans ses bras, et la chaleur de cette étreinte fit doucement sourire la technicienne. Mais ce sourire se figea et disparue alors qu’elle clignait à nouveau des paupières. Ses souvenirs lui jouaient-ils encore des tours ? Pourtant elle avait cru l’entendre vraiment cette fois-ci…

Doucement, alors que son prénom et son nom viennent d’être prononcé par une voix masculine qui fait échos à sa mémoire, la jeune femme se tourne en direction de cet inconnu qui connait pourtant son pseudonyme. Qui est-il ? Avec lenteur, la jolie brune laisse glisser la petite fille qu’elle portait dans les bras, et quittant du regard l’inconnu quelques instants s’agenouille à ses côtés, et lui souffle d’une voix douce et rassurante : « -rentres à la maison tu veux bien. Je ne serais pas longue. » Lorsque l’enfant s’éloigne enfin, Julianne reporte son attention sur cet homme, celui qui vient de l’appeler par son prénom. Celui qui approche et qui peu à peu semble se mettre à sourire.
 
Restant immobile, comme si elle était sur ses gardes, la jeune femme le dévisage sans dire le moindre mot, les sourcils froncés. Qui est cet homme qui semble la connaitre ? Et que lui veut-il surtout ? Avec les temps et l’expérience, Julianne a apprit à reconnaitre les gens de l’Animus Vox, et sans la moindre hésitation, elle pourrait mettre sa main à coupé que cet homme en faisait parti. Ce qui d’un certain côté ne la rassure pas vraiment. Elle le détaille des pieds à la tête, les sourcils toujours froncés, et elle finit par lâcher d’une voix dur et froide : « -Qui êtes-vous ? Et que me voulez vous ? »
 
Cette fois-ci c’est la voix de sa mère qu’elle entend résonner dans sa tête. Même si elle n’aimait pas cette religion, elle avait inculqué à sa fille des bases de respect. Ne serait-ce que pour son bien, Julianne avait pourtant apprit qu’on ne s’adressait pas ainsi à quelqu’un de l’Animus Vox.
 
 







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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyLun 12 Jan - 16:52

Can you Remember me ?
Cam & Julianne



Je m'étais imaginé beaucoup de choses à propos de mes diverses retrouvailles. Bien qu'au fond je n'avais jamais été désireux de les vivre. Contradiction, quand tu nous tiens. Je m'étais dis que si l'occasion se présentait, mes anciens proches me reconnaîtraient de suite. Ça paraissait être l'évidence même. Naïveté déconcertante. Et je me retrouve là, face au mur. Face à la réalité que j'ai toujours refusée de voir. J'ai changé. Trop changé.

Mais bordel qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Je suis le même pourtant. Le même en mieux avec douze années de plus au compteur. Mon visage s'est fermé, certes. Mes yeux se sont ternis, certes. J'ai l'air plus dur. Plus grand. Plus mature. Je suis devenu un homme. Celui qui se rase le matin avant de partir travailler. Celui qui n'a plus cette voix éraillée du passé. Celui qui a vu des muscles se former sous sa peur. Celui qui a grandi. Qui a pris en assurance.

Je ressens un mélange de colère et d'incompréhension. Une pointe de désespoir perce au fond de mon cœur. Et une immense tristesse. Je me suis berné d'illusions. J'ai appliqué aux autres mon propre point de vue. Je savais que je pourrai les reconnaître. Tous. Tous ceux qui ont partagé un morceau de mon existence. Et je pensais qu'il en serait de même pour eux. Mais visiblement, je me suis trompé.

J'ai envie de frapper quelque chose, pour me calmer. Je ne suis pas en colère contre Ju'. Personne ne peut être en colère contre Ju'. Ou bien sans doute en faut-il plus pour sortir de ses gonds face à elle. A vrai dire, je ne sais pas ce qui m'énerve. Peut-être la naïveté donc j'ai fait preuve . Ou bien les illusions dans lesquelles je me suis bercé.  

Mais d'un autre côté, l'ignorance de Julianne me fait l'effet d'une douche froide. Je ne comprends pas. Comment a-t-elle pu m'oublier ? Moi... Cam... Celui qui partageait un morceau de sa vie. J'ai envie de partir. De me retourner. Je le peux encore. Lui dire que je me suis trompé de personne. Lui dire, excusez moi madame je vous ai confondu avec une autre. Mais j'imagine qu'elle n'est pas stupide. Des Ju' il n'y en a pas des million sous le Dôme. Notre cher Dôme.

J'hésite. Je suis décontenancé. J'ai envie de reculer. Envie d'effacer ce qui vient de se passer. Mon sourire s'est effacé. Des rides se sont creusées le long de mon front. Fais pas le con Cam. Assume. Assume ta lâcheté. Ce n'est pas de la lâcheté. C'est du courage et de la bravoure. Il en faut pour tourner le dos à sa famille afin de servir une noble cause. C'est de la lâcheté. T'es qu'un lâche Cam.

J'ai envie de me prendre la tête entre les mains pour faire taire toutes ces voix qui s'entremêlent. Je ne suis pas un lâche. Et je refuse qu'on me voit comme tel. Alors je ne fuirai pas. J'irai jusqu'au bout. Comme je l'ai toujours fait. Au bout de mes envies. Et j'ai envie que Julianne me reconnaissance. Quel qu’en soit le prix à payer.

Je prends une inspiration. Comme celle qu'on pourrait prendre avant de plonger dans un bassin. J'ai besoin de courage. Je... Je bafouille. Je ne trouve pas les mots. Je n'ai jamais été doué pour les belles paroles. Mes phrases sont toujours brutes. Peu fournies en mots agréables. Parfois dures à entendre. J'assume. De toute façon il y a déjà bien trop de raisons qui font de moi un con. On n'est plus à ça prêt, j'imagine. Cam. Cam Raudell.

J'ai retrouvé toute mon assurance. Je sens en moi monter comme un désir de jenesaisquoi. Un truc moche j'en ai bien peur. Ma voix n'est pas tendre. Je digère mal le fait qu'elle ne m'ait pas reconnu et je lui en tiens rigueur.  J'ai envie de la détester, soudainement. Mais je sais que quoi que je dise, je n'en serait pas capable. Je réagi pas instinct. Parce que je me sens menacé. Comme un lion en cage qui grogne pour qu'on ne le touche pas. Même s'il sait qu'on veut lui rendre sa liberté. C'est par principe. Et par peur, un peu aussi.

Mais je vois que tu as tourné la page, Julianne. Fini les pseudonymes. J'imagine qu'ils ne sont plus appropriés entre deux amis qui ont perdu le plus important. Un sifflement. C'est comme ça que je l’accueille. Bien que j'aimerai la prendre dans mes bras. Et lui dire qu'elle m'a manqué.

Là est la triste vérité.



Emi Burton
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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyLun 12 Jan - 19:54

Can you remember me?
Cam R. & Julianne L.






Bien malgré elle, Julianne sent son cœur se mettre à battre à un rythme plus soutenu dans sa poitrine. Ses poumons cherchent de l’oxygène. Malgré ses sourcils froncés et les questions qu’elle vient de poser à l’inconnu qui lui fait face, elle n’est pas dupe. Cet homme, elle ne le connait que trop bien. Enfin le connaissait. Parce que celui qui se tient là, juste devant elle, à quelques mètres et qui semble perdre son sourire plus les secondes s’écoulent, oui elle le connait. Il appartient à son passé. A un passé douloureux qu’elle avait pourtant tenté d’enfouir au plus profond d’elle-même.
 
Son regard vert ne le quitte pas. Peu à peu, elle sent sa mâchoire qui se crispe. Elle déglutit avec grande difficulté, la bouche soudainement sèche. Ses questions semblent l’avoir mit mal à l’aise. Ce n’est qu’un point de plus qui confirme à la jeune femme que son cœur ne se trompe pas et qu’il s’agit de lui. A nouveau, elle le détail de la tête aux pieds. Il a tellement changé… Elle a tout de même du mal à le reconnaitre, même si les traits de son visage son toujours les mêmes. Il n’y a plus d’étincelle de vie dans ses prunelles.
 
Il prononce enfin son nom et son prénom, et Julianne les prends en plein visage comme s’il venait tout simple de la gifler. Elle redoutait que se jour arrive. Elle ne voulait pas l’imaginer. Même si dans sa tête pleine d’imagination, Julianne s’était bien sur imaginer tout un tas de scénarios. Ils s’étaient mal quittés. Sans doute à cause d’elle et de cette capacité émotionnelle semblable à celle d’une petite cuillère et à ce manque de mot lorsqu’il faut savoir ouvrir son cœur. A l’époque, elle s’en était voulu, et elle avait tant pleuré de le voir partir si loin d’elle. Jamais il n’avait écrit durant l’année qui avait suivit… Ni durant toutes les autres après. Alors en vieillissant, la jeune femme avait fait en sorte de mettre une croix sur ce jeune homme à qui elle tenait tant, sur ce frère qui prenait tant de place dans son cœur.
 
Et voilà qu’aujourd’hui, alors qu’elle s’était persuadée qu’elle devait cesser de croire en ce fol espoir de le revoir un jour, monsieur pointait le bout de son nez. La bouche en cœur, l’appelant comme lorsqu’il avait quinze ans ! Soudainement la jeune femme sentit la colère prendre part dans son âme, et brûler son cœur. La phrase qu’il osa prononcer n’arrangea pas les choses, bien au contraire.
 
Julianne détourna quelques peu le visage sur le côté gauche, le regard noir, les dents serrées. Comment pouvait-il lui dire cela ?! Que savait-il de ce qu’elle avait vécu ici sans lui ? Rien ! Alors il n’avait aucun droit de la juger ! Malgré les efforts qu’elle fournissait pour ne pas laisser sa colère l’emporter comme lorsqu’ils s’étaient quittés, Julianne n’y parvint pas. Elle lâcha alors glaciale : « -si c’est une plaisanterie, elle est vraiment de mauvais gout. » Oh bravo Julianne ! Elle venait de peser ses mots. Parce que dans sa tête c’était bien plus méchant et cinglant que ça. Pourtant elle s’était imaginée lui sauter au cou, sentir son cœur exploser de joie en voyant son visage. Si seulement ça ne faisait pas douze ans ! Douze ans l’absence et de silence !
 
Son cœur battait si fort dans sa poitrine qu’elle avait l’impression qu’il allait en sortir. Un fantôme… Voilà ce qu’elle avait devant elle. Un fantôme de son passé. Celui qui ravive des blessures profondes et  plus que douloureuse. Mais elle ne pouvait pas le laisser partir maintenant qu’il était là ! Elle devait savoir ! Elle voulait savoir surtout. Alors, posant à nouveau son regard toujours aussi froid sur lui, Julianne lui lança à nouveau au visage : « - Que fais tu là ?! Tu pensais que tu pouvais te pointer comme ça, après toutes ses années de silence et que… » La jeune femme se pinça les lèvres, laissant peu à peu sa colère se déverser dans ses paroles. Elle détourna le visage, et elle fit deux pas de côté, tournant le dos à cet homme de son passé, comme il l’avait fait il y avait si longtemps. Il fallait qu’elle trouve les mots. Se passant une main dans les cheveux, elle se tourna à nouveau vers lui, toujours à bonne distance, comme si cela la préservait. « - Tu n’as pas le droit de me juger ! Douze ans Cam ! Douze ans que tu es parti et que tu m’as laissé ! Pas une seule lettre en douze années ! Qui de nous deux à tournez la page hein ?! Dis le moi ! » Voilà… Le barrage de ses sentiments meurtris venait de céder. Et comme à son habitude, comme elle l’avait fait au départ de celui à qui elle tenait tant, elle allait sans aucun doute prononcer des choses qu’elle allait regretter.
 
La jeune femme sentait sa gorge se serrer, mais c’était hors de question, elle ne pleurerait pas malgré la douleur qu’elle éprouvait à le voir là, juste à quelques mètres d’elle. Il semblait tellement différent ce celui qu’elle avait connu. Mais que lui avaient-ils fait… Elle avait l’impression que quelque chose de lui était mort. La jeune femme serra un peu plus les deux, se tenant bien droite sur ses deux jambes. Elle le toisa du regard comme si elle était presque dégouter de le voir. Elle voulait des réponses. Et maintenant qu’il était là, elle ne lui laisserait pas l’occasion de fuir sans qu’il ne lui ait répondu.






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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyLun 12 Jan - 21:33

Can you Remember me ?
Cam & Julianne



Je la regarde. Elle est toujours aussi belle. Il y a ce petit quelque chose qui se dégage de sa personne. Ce côté rassurant. Celui qui a bercé mes moments difficiles. Et même si ses yeux d'un vert émeraude puissant me mettent au défi, je la trouve rassurante. Et je l'admire. Je crois que je n'aurai pas la force d'affronter un homme comme moi après ce qu'elle a vécu. J'aimerai qu'elle soit fière de moi. J'aimerai qu'elle me le dise. Qu'elle me raconte combien je lui ai manqué. Je veux la serrer contre moi et sentir sa faiblesse contre mon corps. J'aimerai être là pour la protéger.

Mais j'ai envie de la repousser. De lui dire combien je la déteste, combien elle me répugne avec ses airs de jemenfoutiste. J’espère qu'elle est aussi meurtrie que moi. Mais je la connais bien. Sa fierté est aussi vorace que la mienne. Elle n'admettra jamais ce qu'elle ressent. Et je ne lui dirai pas qu'elle me manque. Abruti. Tu mérites des baffes Cam. Les mêmes que celle que tu fous dans la tronche des impies. Je secoue la tête. Est-ce une qualité que d'être fier ?

Mon corps est droitement dressé. Je suis planté sur le sol, mes deux pieds légèrement écartés. Je crois que j'ai besoin de cet aplomb stable pour ne pas vaciller. Je ne veux pas prouver à Ju' que je suis faible. Ou plutôt à Julianne puisqu'il paraît que nous n'avons plus grand chose à nous dire. Des reproches. Et du venin. J'ai l'amer impression que c'est tout ce qui se déversera entre nous deux.

J'ai l'air de plaisanter ?! Ma voix est un murmure glacial. Un souffle qui pénètre jusqu'à dans les veines et qui remonte jusqu'au cœur. J'ai mal. Terriblement mal. Je voudrai que tout s'arrête. Oh je sais que j'ai bien douté de moi ces derniers temps. Mais aujourd'hui je doute plus que jamais. Je suis tiraillé par mes souvenirs. Je ferme les yeux. Je ne veux pas la regarder. Je ne veux pas. Je secoue la tête, désireux de chasser le mal qui s'imisse en moi. Va-t-en. Va-t-en. Je suis là pour le Dôme. Pas pour Ju'. Le Dôme. Bordel. Le Dôme.  Je répète ces mots comme une douce berceuse. Comme ce qu'aurait pu me chanter Mam' avant que je m'endorme. Mam... Le Dôme... Ju'.

Je me retiens de hurler. Je ne hurlerai pas devant elle. Je rouvre les yeux. Son image est foudroyante. Et douloureuse. Un nouveau coup de couteau dans une plaie qui vient tout juste de s'ouvrir. Je sais que le plus dur reste à venir. Sois courageux, Cam. Même si t'es qu'un abruti. Mais sois courageux.

Je ne suis pas venu pour toi Julianne. Détrompe toi. Une vérité blessante. Mais réelle. J'ai envie de lui faire mal. Je ne sais pas pourquoi. Mais j'ai envie. En fait si, j'ai mon idée. Je veux juste le renvoyer la balle. Je veux qu'elle souffre autant que moi. Si ce n'est pas déjà le cas. Connard. Le Hasard a voulu que tu croises ma route. Mais a vrai dire je crois que je m'en serai bien passé. J'aime remuer le couteau dans la plaie. Un sourire mesquin se dessine sur mes lèvres. Mon front est ridé. Je me déteste.

Pourquoi... Pourquoi est-ce que je me sens obligé de faire le mal. Toutes ces années loin d'ici, toutes ces années à apprendre la violence. Physique et Verbale. J'aimerai effacer ne serait-ce qu'un instant tout ce que j'ai appris. Rien que pour lui dire ces mots simples. Tu me manques Ju'. Tu me manques terriblement. Je tiens a toi comme a personne d'autre. C'est si dur. Et au lieu de ça je me surprends à lui renvoyer ses dix-huit vérités qui sont faussées par une envie soudaine de sourde vengeance. Je peux m'estimer heureux. Je souffrirai de cette rencontre au moins autant qu'elle.

Malgré la froideur de mes traits. Malgré la raideur de ma posture. Malgré mes mots aiguisés comme des silex. Malgré l’apparence, j'ai envie de retomber en enfance. D'oublier ce qui m'entoure. Et de lui murmurer de douces choses au creux de l'oreille. J'ai envie de la voir sourire. J'ai envie de sourire. La nostalgie est un poison dangereux. L'Animus Vox m'aidera à affronter cette épreuve. J'en ressortirai endurci. J'en ressortirai meilleur. Tout ce qui m'arrive me rend meilleur. Même ta froideur, Ju'. Et tu contribue à ma perte. Arrête de te voiler la face Cam. Tu te détruits tout seul. Et tu détruis les autres sur ton passage.

Elle se retourne. Je baisse la tête. J'aimerai qu'elle parte. Pour que je ne me sente pas lâche si je pars avant elle. Sera-t-on assez décents pour céder avant l'autre ? Ou bien la connerie continuera-t-elle à m'aveugler ? Je crois qu'elle cherche ses mots. J'aimerai pouvoir réfléchir aussi, parfois. J'aimerai pouvoir prendre le temps de choisir ce que je vais dire. Mais je crache mes paroles comme du venin. Je n'arrive pas à les retenir. Un jour je m'en voudrai. Mais pas maintenant. La raison m'a quitté il y a bien longtemps. Elle me refait face. Je ne bronche pas. Je n'avance pas. Je ne recule pas. Je maintiens cette distance rigide qui nous sépare.

J'attends avant de répondre. Les années défilent dans mon esprit. J'aimerai lui dire qu'elle se trompe. J'aimerai lui dire que j'ai voulu lui écrire. J'aimerai lui dire que je suis revenu après le refus de son père. Mais c'est faux. Je le sais très bien. Je sais que je me suis défilé. Je te rappelle, Julianne, que ton père a refusé que je te vois. Je ne sais même pas si elle sait que j'ai voulu la revoir. Alors je hurle presque. Un grondement sourd s'élève de ma gorge. Il me faut un fautif. J'ai envie que ce soit lui. Qu'il s'agisse de son père. Qu'il a entravé ma route. J'en ai terriblement envie. Mais au fond de moi je sais que tout est bien différent. J'aurai pu revenir. Et je ne l'est pas fait. Comme un lâche. Comme un lâche qui n'assume pas sa destinée.

Comprends moi Ju'. Je t'en prie....




Emi Burton
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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyLun 12 Jan - 22:39

Can you remember me?
Cam R. & Julianne L.







A nouveau la jeune femme avait eut du mal à déglutir. Cette voix, cette froideur  et ce ton glacial. C’était elle qui parlait ainsi lorsqu’elle en voulait à quelqu’un ou qu’elle en avait trop gros sur le cœur sans bien vouloir l’avouer. Mais pas lui… Cam c’était… Il avait toujours eu du caractère, mais c’était le gentil entre eux deux. C’était elle qui enfant avait du mal à supporter la mort de sa mère, à supporter d’avoir été abandonné par cette femme qu’elle aimait tant. Lui c’était le petit garçon qui savait prendre sa main et la serrer assez fort pour lui faire relever les yeux. Celui qui savait trouver les mots ou les gestes lorsqu’ils avaient grandit, pour lui faire esquisser un sourire. Ou encore lui qui était capable des pires conneries pour que jaillisse de la gorge de la jeune femme ce rire mélodieux et plein de vie qui la caractérisait. Mais voilà qu’il était devenu un autre… Qu’ont-t-ils fait de toi Cam… Julianne sentait son cœur se déchirer de plus en plus dans sa poitrine, alors qu’elle essayait d’encaisser avec le plus de dignité possible cette froideur dont il faisait preuve à son égard.
 
Cette journée avait pourtant été si belle, pourquoi devait-elle se finir ainsi ? Dans la douleur et la rancœur… ça aurait pu se passer autrement… Mais ils n’étaient, l’un comme l’autre plus les mêmes. La vie et le Dome les avaient fait changé, les avait modelé à être ce qu’ils étaient maintenant. Et c’était triste. Bien triste. Et tellement douloureux.
 
Pourquoi s’était-il arrêté là ? Pourquoi était-il venu ?! Après tout ce temps… Pour lui montrer l’homme qu’il était devenu ? Pour bien lui faire sentir qu’elle ne représentait plus rien à ses yeux ? Pourtant lorsqu’il avait soufflé ce petit surnom, ce petit Ju’ elle avait sentit comme de l’émotion dans sa voix, comme s’il était heureux de la voir, de la retrouver. Elle n’aurait peut-être pas dut réagir ainsi… Avait-elle gâché leur retrouvaille comme elle avait ruiné leurs adieux ?
 
Mais la réponse à ses questions arriva comme un coup de fouet. La jeune femme en eut pratiquement le souffle coupé. Il ne l’avait donc pas cherché durant toutes ses années, et ce n’était toujours pas le cas aujourd’hui. Le hasard… Les gens avaient l’habitude de dire qu’il faisait bien les choses, et bien la jeune femme n’en était pas si sur. Julianne ne put s’empêcher de cligner plusieurs fois des yeux, comme pour être certaine qu’elle venait d’entendre ces mots. Comme pour que son cerveau les assimile comme il le devait.
 
Pourtant sans perdre son aplomb, elle répliqua sur le même ton que lui : « - Je n’ai pas croisé TA route, tu es venue à moi. Tu m’as appelé. Mais nous sommes au moins d’accord sur un point, je m’en serais passé aussi. » Et pourtant il y avait une petite flamme dans son cœur, celle de l’espoir qui ne s’était jamais éteinte malgré le temps. Cette petite flamme reprenait peu à peu de l’ampleur. Il était vivant, il était là. Plus d’une fois elle s’était dit qu’il était peut-être mort… Comme si cette idée aurait pu lui arracher Cam du cœur.
 
La jeune femme s’était détourner de lui, pour reprendre un peu de contenance, pour ne plus le voir pendant quelques secondes. Peut-être que lorsqu’elle se retournerait il ne serait plus là, qu’il aurait fuit ou bien qu’elle aurait rêvé. Qu’elle se retrouverait dans son lit, le front en sueur e le cœur qui battait à tout rompre, mais qu’elle réaliserait que ce n’était qu’un mauvais rêve. Rien d’autre.
 
Pourtant elle s’était à nouveau tourner vers lui, et elle lui avait demandé des explications. Les premières qu’elle voulait entendre. Pourquoi ce silence ?! Pourquoi l’avoir laissé ainsi ? Lorsqu’ils étaient plus jeunes, lorsqu’il était parti, Jill avait à nouveau été abandonnée, à nouveau l’une des personnes à qui elle tenait l’avait laissé. Elle ne l’avait jamais aimé d’amour comme le font les adultes. Non, c’était un amour de grande sœur qu’elle éprouvait pour lui. Un amour pure, sincère et fort. Lorsqu’elle l’avait vu partir, elle avait eut l’impression qu’on venait de lui retirer une partie d’elle-même. Animus Vox… Voilà pourquoi elle ne croyait pas, pourquoi elle ne voulait plus croire.
 
Sa voix tremblait de rage et de colère lorsqu’elle lui avait demandé pourquoi il n’avait jamais donné de nouvelles. Elle voulait savoir et en même temps elle redoutait sa réponse. Réponse qu’il prit le temps de lui donner. Mais la jeune femme reçue une nouvelle gifle en plein visage. De quoi parlait-il ? « Quoi ? Tu dis n’importe quoi ! C’est impossible ! »  La jeune femme connaissait son père, et même si Cam disait vrai, elle avait tout de même du mal à avaler la nouvelle.
 
Julianne ferma les yeux durant un court instant, cherchant dans sa mémoire quelques paroles de son père qui aurait pu lui laissé comprendre que Cam était revenue… Mais rien. Lorsque la jolie brune reposa son regard sur cet homme qui lui paressait être un total inconnu, une étincelle de colère y brillait toujours. Si son père avait décidé d’agir ainsi, c’était qu’il devait en avoir de bonnes raisons. Et lorsqu’elle voyait l’homme qui se tenait là, elle commençait vraiment à se dire qu’il n’avait pas eut tort. Il était plus celui qui avait partagé sa vie. « -qu’importe son interdiction, si tu avais vraiment voulu me revoir, si j’avais compté ne serais-ce qu’un peu pour toi, tu te serais débrouillé pour y parvenir. Quand on veut on peut Cam » Cette phrase, elle avait l’habitude de la lui dire lorsqu’il doutait, ou qu’il ne voulait pas la suivre dans une de leurs nombreuses aventures de jeux d’enfants. « -Visiblement ils ont fait de toi un lâche. »




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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyMar 13 Jan - 14:15

Can you Remember me ?
Cam & Julianne



J'avais le sentiment que la vie m'avait endurci. Que je ne serais plus jamais ce garçon un peu fragile qui parfois pleurait dans sa chambre. Je m'étais dis que la tristesse me quitterait à jamais. Que les doutes ne seraient plus choses connues. Je pensais avoir la réponse à toutes mes questions. Mais je m'était trompé. Julianne me prouve que je me suis planté sur toute la ligne. Tristesse est un bien faible mot pour qualifier ce qui me déchire en ce moment même. Je n'ai pas envie de pleurer. Je n'en ai pas la force. J'ai juste envie de m’effondrer. De me clouer contre le sol, de me recroqueviller. Et d'attendre que tout passe. Attendre qu'elle s'en aille. Attendre qu'elle ne soit plus que le mauvais souvenir de ma journée. Je crois que pour une fois j'ai envie d'être lâche. Pour fuir tout ce qui me traverse. C'est insupportable.

Je continue de la fixer. Mon regard est stable. Perçant. Et lourd de reproches. Mes muscles sont tendus. J'ai l'impression que mon corps se prépare à lui sauter dessus. Je n'arrive pas à me décrisper. Mon front est ridé. Ma mâchoire est tendue. Mon sourire mesquin a disparu. Heureusement. Je n'ose pas bouger de peur de regretter mes gestes. Je regrette déjà assez mes mots.

Peut-être parce que je m'étais imaginé que tu te souvenais de moi. J'ai envie de la tuer en prononçant ces paroles. Parce que le dire à haute voix me rappelle combien je m'étais berné d'illusions. J'ai envie d'en finir. Mais je me suis foutu le doigt dans l’œil Et pas qu'un peu. Mon attitude est agressive. Mon regard noir, noir comme jamais. Des veines sont apparues sur mes tempes. Le sang tambourine dans mon crâne. J'ai envie que cela cesse. Arrêtons de nous torturer, Ju', veux-tu ? Arrêtons de remuer le couteau dans la plaie. Je nous déteste. Je déteste ce qu'on est devenu. Regarde-nous seulement ? Deux triples idiots entrain de se prendre la tête en tentant de briser l'autre autant que soi-même. Mais je ne cèderai pas. Je ne cède jamais. Il faut aller au bout des choses. C'est ce que m'auraient dit mes supérieurs. Au bout des choses, quoi qu'il en coûte. Il faut toujours plonger les mains dans la crasse pour en ressortir plus pur

Je ferme les yeux lorsqu'elle me sort cette si douloureuse réplique. Il ne lui a rien dit. Je ferme les yeux encore plus fort. Mes paupières sont douloureuses. J'ai envie de disparaître. Mon poing se referme et je sens mes ongles pénétrer dans ma peau. J'ai mal. Mais je continue. Parce qu'il faut faire passer la douleur ailleurs. Je le déteste bordel. Je ne mens jamais Julianne. JAMAIS. Et tu t'en saurai souvenu si tu tenais à moi autant que tu me l'as dit avant que je parte. J'ai hurlé en prononçant le jamais. Elle remet en doute ma parole. C'est terriblement douloureux. Un petit morceau de moi s'en va. Avec tous ceux qui se sont déjà consumés.

Et la suite de son discours fini de m'achever. Je me sens dans la peau d'un condamné à mort. Je sais où se trouve la fin de l'histoire. Mais j'ignore toutes les douloureuses choses par lesquelles je suis obligé de passer. J'aurai préféré admettre avoir perdu Ju' à jamais plutôt que de sentir tant de haine entre nous. L'image si parfaite que j'avais conservé au plus profond de mon cœur n'est plus qu'une illusion. Un mirage. Elle danse et s'évapore. Elle ne reviendra jamais. Et le visage figé de colère de celle qui me fait face à pris sa place. Le visage d'une femme que je ne reconnais plus. Une inconnue.

Pour la première fois de ma vie j'ai envie de l'oublier. J'ai envie qu'elle ne soit plus qu'un souvenir. Un mauvais souvenir. Comme les cendres après un incendie. Une poussière qui s'envolerait au premier coup de vent. Chargée de remords, de souvenirs, d'amour et de désespoir.  Visiblement tu ne voulais pas non plus, Julianne. Sinon tu serai venue me trouver. Je me sens obligé de prononcer son nom à chacune de mes répliques. Ma voix s'est calmée. Elle est plus fluide. Moins brute. Mais tout autant glaciale.  C'est facile de reprocher les fautes des autres. Mais regarde toi. Tu ne vaux pas mieux, ma pauvre. Elle est devenue un murmure. Un sifflement. Aussi désagréable que le vent du nord. Je mesure combien je me suis embourbé dans des espoir a mesure que le temps défilait. Que ma vie défilait. Je mesure combien elle m'a laissé. Combien je l'ai laissée. Comptait-on vraiment pour l'un pour l'autre ?


Emi Burton
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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyMar 13 Jan - 21:34

Can you remember me?
Cam R. & Julianne L.






Mais que leur était-il arrivé à l’un comme à l’autre pour qu’ils se retrouvent ainsi à ce faire face et à se lancer de tels mots à la figure. Etait-ce la vie ou bien encore le Dome qui les avait changé ainsi ? Qui avait détruit tout ce qu’il y avait de bon en eux, entre eux. La jeune femme qu’était Julianne se mit alors à éprouver une grande tristesse. Si toutes ces années passées loin l’un de l’autre lui avait donné la sensation de l’avoir perdu à jamais, ce soir, elle avait la preuve que c’était bel et bien la vérité. Une vérité cruelle et qui faisait mal ! Horriblement mal !
 
Pourtant il lui avait tant manqué… Elle avait passé tant de nuit à penser à lui lorsqu’il était parti. Pff elle avait même compté les jours durant cette unique année qui aurait du l’éloigné sommairement d’elle. Puis les jours avaient continué… Et il n’était jamais revenu. Ce soir, alors que son regard ne quittait pas le sien, son cœur était en train de tomber en morceau. Julianne se mit ensuite à se détester elle-même. Si seulement elle avait su ravaler sa prétention, si elle avait su laisser parler ses sentiments… Elle aurait pu se précipiter vers lui, encercler son visage de ses mains et plonger son regard dans le sien. Lui murmurer au combien elle était heureuse de le revoir… Comment il lui avait si secrètement manqué…
 
Mais non, comme à chaque fois, elle était simplement capable de tout gâcher. A la place d’un sourire et de quelques larmes de bonheur, elle venait de lui parler avec froideur, et de lui lancer des regards aussi noirs que la nuit. Son cœur pleurait, mais elle, elle n’était pas capable de montrer tout ça. Les mots de Cam lui firent à nouveau mal, et elle se pinça les lèvres avant de répliquer : « - je pense que tu m’as déjà assez fait souffrir par le passer. Et crois moi, je m’en souviens très bien. » Bien sur elle ne se souvenait pas que de la souffrance qu’il lui avait infligé en partant. Non, dans sa tête, il y avait une multitude de souvenir heureux, de rire et de joie. Il comptait tant pour elle à l’époque.
 
Comment pouvait-il croire qu’elle l’avait oublié ? Alors qu’elle avait pensé à lui chaque jour passé en son absence. Malgré le temps, les souvenirs ne s’étaient pas estompés, l’image de son visage non plus. La jeune femme serra les dents une nouvelle fois, alors qu’il venait d’enfoncer un peu plus encore le couteau dans la plaie. « -parce que toi tu tenais à moi peut-être pour être parti ainsi ? Pour avoir garder les silences tout ce temps ? Après tout ce temps, j’ai fini par croire que tu étais mort Cam ! » Oui, mort. Le croire décéder était le moins douloureux pour elle. S’il était mort, alors ce n’était pas de sa faute s’il n’était jamais revenu. Mais sa présence lui prouvait qu’elle avait eut tord, et que visiblement elle ne connaissait pas assez l’homme qui avait tant compté pour elle autrefois.
 
Elle ne le reconnaissait pas. Il avait tant changé. Paressait si… Violent, impulsif. Il venait de lui glacer le sang en criant… Qu’avaient-ils fait de lui ? Elle avait soudainement envie de le prendre dans ses bras. De lui donner toute la tendresse dont elle était capable. De le faire revenir à lui, de le faire revivre tout simplement. Qu’il redevienne le jeune homme qui était comme son frère. Pas cet homme qui lui donnait des frissons dans le dos et qui la glaçait sur place. Mais elle ne parvenait pas à faire un pas vers lui. Peur… Sans doute oui.
 
Mais elle n’était pas la seule à savoir trouver les mots qui faisait mal et qui frappait là où ça dérangeait le plus. Pourtant ce qu’il venait de dire fit hausser les sourcils à la jeune femme. Elle posa ses points sur ses hanches, et elle se mit à rire. Pas d’un rire mélodieux et joyeux. Non c’était un rire triste et cynique. Presque un peu fou. Elle finit par pointer son doigt en direction de Cam et elle dit : « -parce que tu penses que de ma petite place, là où tu m’as laissé planté, j’étais en mesure de venir te courir après ? Ça prouve bien que de là où tu viens vous ne connaissez rien à ce que l’on vit ici ! » Où aurait-elle cherché d’ailleurs ?! Elle ne savait même pas où il était parti exactement. Le Dome était grand. Et tout ce qui touchait à l’Animus Vox n’attirait pas le moins du monde la jeune femme qu’était Julianne. « -c’est drôle quand même, parce que tu vois, j’y ai pensé à l’époque. Faire le mur, venir te rendre visite à l’improviste. » Elle baisse les yeux, un sourire presque amusé sur les lèvres avant d’ajouter : « - puis je me suis dis que là où tu étais, j’allais faire tâche dans le décor. Que je devais te laisser vivre cette année sans moi. Que TOI tu savais où me trouver lorsque tu reviendrais ! » Elle avala sa salive, et elle le dévisagea à nouveau : « -mais il faut croire qu’ils t’ont très bien lavé le cerveau ! »
 
On pouvait sentir et entendre de l’amertume dans sa voix. Elle était blessante, cassante et bien malgré elle, elle cherchait juste à lui faire mal. A le faire souffrir autant qu’elle avait souffert de son absence.
 
 








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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyMer 14 Jan - 16:36

Can you Remember me ?
Cam & Julianne



Il est difficile de constater combien deux personnes qui s'apprécient peuvent se faire autant souffrir. Je ne saurai pas dire pourquoi on en veut autant l'un à l'autre. Tout de ceci m'échappe jusqu'à mes propres actions, mes propres paroles. Tout ceci est incohérent. La tristesse peut-elle seulement se changer en haine ? Ou bien en désespoir ? Un désespoir si intense qu'il pousse à se faire encore plus mal ? Est-ce si dur que ça que d'accepter le manque ? Que de l'accepter à haute voix ? Que de le dire et le faire savoir ? Est-ce un signe de faiblesse ? Mais où est la honte à se sentir faible face à une personne appréciée ? Où est la honte quand le bonheur s'ensuit ?

Julianne vomit sa colère. Des flopées de mots douloureux. Je n'ai pas envie de les happer. J'ai envie qu'ils se déversent autour de moi,qu'ils m'évitent comme le courant des torrents évite les rocs trop imposants. Au lieu de ça, je suis ce petit caillou, cet infime grain de poussière, ballotté dans tous les sens, perdu dans les tumultes de l'eau écumante. Je me sens tellement impuissant. Presque faible. Je perds pieds. J'ai envie que tout ceci cesse. Et si je me laissais couler ? Il paraît que ne pas se débattre est la meilleure solution pour émerger des flots. Facile à dire.

Je ne réagi pas à sa première remarque. Oui. Je sais qu'elle a souffert. Mais que va-t-elle s'imaginer ? Que je suis parti, le cœur sur la main, désireux de laisser dernière moi cette fille qui comptait tant ? Oui Cam. C'est l'impression que tu as donné en ne revenant pas. Je secoue la tête. L'égoïsme semble suinter de toute part. A l'entendre, j'ai l'impression qu'on ne partageait pas la même chose. J'ai l'amer sentiment qu'à ses yeux elle ne comptait pas pour moi. Parce que tu crois que j'ai été heureux d'apprendre que je te laissais derrière moi ? Je lève les yeux au ciel. Mon ton est plein de reproches. Un peu implorant aussi. Malgré moi. Je continue. A t'entendre, Julianne  -je siffle son prénom- on croirait que tu n'as jamais compté pour moi. J'aimerai ajouter - Et tu sais bien que c'est faux - . Mais je m'abstiens.

Est-ce vraiment ça, l'image que je donnais ? Je ne crois pas. J'en suis même sûr. Pourtant j'ai l'impression que l'amertume de ses dires me le fait sous entendre. Comme si la frustration des années écoulées avait bouleversé sa vision des choses. Et bien peut-être que j'aurai mieux fait de crever, ouais. Au moins je n'aurai pas eu besoin d'entendre ce discours. Ma voix est glaciale et mon regard tout autant. Je me suis redressé et je parais plus grand. J'ai avancé d'un pas en sa direction. C'était plus fort que moi. Je me suis laissé porter par la virulence de mon discours. J'aimerai qu'elle tourne les talons.

J'ai l'impression d'être aussi craquelé qu'une terre non irriguée. Comme si j'allais m’effriter d'un instant à l'autre. Je n'avais jamais imaginé que je puisse endurer tant de choses un jour. Et maintenant tu insinues que j'ignore ce qu'il se passe ici... Elle me dégoutte. Je viens du même endroit que toi, Julianne. Et NON. Je n'ai pas oublié mes racines. Je hurle à nouveau. C'est plus fort que moi. Et je suis revenu je te signale. Mais ON m'a fait comprendre que je n'avais plus ma place ICI. Alors tu vois, j'ai pas vraiment eu envie de me prendre une autre baffe dans la tronche. Personne n'aime les baffes. Mon ton devient cassant. Je me rends compte à quel point j'ai mal. A quel point j'ai souffert de cette distance. A quel point j'ai souffert de ne plus pouvoir la voir. Et a quel point je n'avais pas envie de souffrir plus en m'accrochant à un mirage. J'ai essayé.... Plus qu'un souffle. Presque inaudible. J'ai croisé mes bras contre ma poitrine. Une attitude fermée. Je tourne la tête et je ferme les yeux. Je ne veux plus la voir.

J'aimerai qu'elle s'évapore, comme un fantôme du passé trop douloureux à affronter...



Emi Burton
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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyMer 14 Jan - 20:21

Can you remember me?
Cam R. & Julianne L.






Elle savait tout ça. Oui, Julianne savait qu’il n’était pas parti avec le sourire, et qu’il avait souffert tout comme elle de la séparation qu’ils avaient dut subir bien malgré eux. Elle se souvenait de ce jour comme s’il était marqué au fer rouge dans sa mémoire. Jamais elle n’avait pu oublier les mots si durs qu’elle avait eut envers lui, le regard sombre qu’elle lui avait jeté. Elle s’en était tant voulu de l’avoir traité ainsi. Le problème c’était qu’elle était faite ainsi ! Elle ne savait pas montrer ses véritables sentiments, montrer ses faiblesses. Lorsqu’il avait tourné les talons ce jour là, elle avait eut envie de courir et de le rattraper. De le serrer une dernière fois dans ses bras, de lui souffler à l’oreille qu’elle l’attendrait, qu’elle serait là à son retour et que rien n’allait changer. Peut-être plus pour s’en persuader elle d’ailleurs… Mais elle n’avait pas bougé. Elle était restée le dos tourné, ne trouvant pas la force de le regarder sortir de sa vie.

Les premiers temps, elle avait voulu croire que rien ne changerait. Qu’ils se retrouveraient un jour. Que Cam allait revenir en lui ouvrant les bras et qu’elle lui sauterait au cou en riant, pleurant même de joie de le revoir enfin. Puis les années avaient passées… Et l’espoir s’était évanoui peu à peu. Laissant un vide immense dans le cœur de la jeune femme, un vide qui doucement s’était comblé avec de la rancœur. Cette rancœur qu’elle lui envoyait au visage ce soir, alors qu’ils étaient maintenant l’un en face de l’autre.

Elle ne savait pas pourquoi elle était si méchante avec lui. Et encore le mot était faible. Jill aurait sans doute voulu qu’il lui dise qu’elle comptait justement. Oui, qu’il lui avoue combien ça avait été dur pour lui, qu’il avait pensé à elle chaque jour… Mais elle n’était capable que de le heurter et de lui faire du mal. Le pire c’était qu’elle n’avait aucune envie de s’arrêter. Elle voulait qu’il souffre encore et encore. Qu’il puisse ressentir là tout de suite, toute la souffrance qu’elle avait endurée pendant sa si longue absence.

Ce qu’il ajouta effrita un peu plus encore le cœur de la jeune femme. Non, elle n’avait jamais souhaité sa mort… Et malgré ce qu’ils étaient en train de s’infliger elle était heureuse de le voir. Même s’il avait changé, s’il n’était plus celui qu’elle considérait autrefois comme son frère, le voir bien vivant devant ses yeux était une certaine source de bienêtre. Il était vivant… La jeune femme n’avait pas esquissé un mouvement alors qu’il venait de faire un pas vers elle, sa voix toujours aussi froide et menaçante. « -tu ne les as pas oublié, tu les as juste renié. » lui répondit-elle en le fixant avec intensité, sans même un battement de cils. Sa voix à elle avait baissé d’un ton, parce qu’elle voulait lui montrer qu’elle était plus forte que lui. Que même si elle n’était pas devenue une élue, la vie lui avait appris bien des choses. Les hurlements de Cam résonnait pourtant à ses oreilles et brisait son cœur. Mais peut-être qu’ils avaient besoin de passer par là pour avancer. Faire le deuil l’un de l’autre, se voir peut-être une dernière fois pour pouvoir enfin poursuivre leurs routes respectives. Chacun de son côté. Sans l’autre.

« -tu as compris ce que tu voulais bien comprendre. » Julianne connaissait son père et si à l’époque du retour de Cam, il lui avait interdit de la revoir, c’était qu’il devait y avoir une bonne raison à ça. Son père avait été présent pour elle, et avait bien comprit le vide qu’avait provoqué le départ du jeune homme dans la vie de sa fille. Il l’avait sans doute jugé trop vite, ou alors dangereux pour elle. Il s’était sans doute dit qu’il valait mieux pour Julianne qu’elle ne le revoit pas, qu’elle poursuive sa vie comme elle le faisait depuis qu’il était parti.

« -pas assez fort. » Non, s’il avait essayé, il n’y avait pas mit toute sa volonté. C’était le point de vue de la jeune femme. Parce que comme elle le lui avait dit : quand on veut vraiment on peut. La brunette baissa les yeux, le regard triste, et elle se pinça les lèvres. Que devait-elle faire ? Partir ? Le laisser là ? Qu’avaient-ils à se dire de toute façon… Pourtant elle n’était pas capable de faire un pas en arrière, et encore moins un pas en avant. Elle souffla seulement : « - s’ils ne t’avaient pas changé, tu serais revenu… Tu aurais bravé mon père et tu… Tu me serais revenu. »

Oui, s’il tenait vraiment à elle, il aurait trouvé le moyen de venir le voir. Il l’aurait abordé dans une rue, sans que son père ne soit au courant de quoi que se soit. Il aurait mit en place un stratagème, comme lorsqu’ils étaient encore adolescents et qu’ils se faufilaient ensemble bien loin de leurs maisons pour passer une heure de plus ensemble à refaire le monde. Oh comme ces années d’insouciances lui manquait… Comme il lui manquait lui… Elle n’avait soudainement comme plus la force de se battre face à lui. Comme si elle venait de céder à la peine et à la tristesse. Un silence les enveloppa, silence durant lequel Julianne ne releva pas les yeux. Ça lui faisait tellement mal de le voir ainsi.      





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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyMer 14 Jan - 23:10

Can you Remember me ?
Cam & Julianne



Renié... C'est bien ça que t'es entrain de me dire, Julianne ? Que je les ai reniés ? Mais t'entends-tu seulement parler ? Peux-tu seulement oser dire ça ? Comprends-tu seulement la gravité de ce que tu me dis ? T'es qu'une.... Nan. Nan j'ai pas la force de le penser. Et encore moins de le dire. Un torrent tumultueux d'émotions se déverse dans mon corps. De la tristesse. Une immense tristesse. Une énorme colère. Et de la peine aussi.

Je tourne à nouveau la tête vers elle et mes yeux se rouvre. Mon regard est impénétrable. Mes bras sont toujours croisés contre ma poitrine. Je rigole. Un rire froid. Cynique. Malsain. Mais écoute toi parler Julianne... Exaspéré. Je crois que c'est le mot le plus adéquat pour décrire ce qui me traverse. Compris ce que je voulais comprendre.... Je souris à nouveau. Mon facies est mauvais. J'aimerai bien lui coller une baffe pour lui remettre les idées en place. Mais je crois qu'il faudrait que je m'en mette une à moi aussi. Ah oui ? … Parce que tu crois peut-être que je ne sais pas reconnaître l'attitude menaçante d'un type, peut-être ? Arrête. Arrête de te trouver des excuses pour m'enfoncer. Ma voix à retrouver son calme. Je n'ai plus l'énergie, ni l'envie de m'emporter. J'ai atteint le sommet de ma colère et j'ai juste besoin de me calmer pour ne pas risquer des gestes que je regretterais. Je conserve cependant cette froideur désagréable et les mots s'échappent comme du poison de mes lèvres pincées. J'ai l'impression d'assister à mon jugement.

Un peu de rancœur. Vois. Vois ce que tu es entrain de me faire. Je penche la tête sur le côté, légèrement. Et je la regarde. Il y a un peu d'amour dans mes yeux. Cet amour que je lui ai porté. Que je lui porte encore. Et qui est entrain de nous détruire. Pourra-t-on seulement passer outre ? Pourra-t-on surmonter cette épreuve ? Réapprendre à apprécier l'autre malgré les années qui ont creusé la distance ? Pourra-t-on seulement, Ju', réapprendre à s'apprécier comme on s'appréciait autrefois ?

Non en effet. Je n'avais pas essayé assez fort. Mais la question la plus douloureuse est enfouie bien au delà de cela. Le regretté-je ? Regretté-je de ne pas être revenu ? Je ne sais pas. Je ne crois pas. Je n'ai même plus envie de savoir. Cette situation me peine comme jamais aucune autre avant elle. J'ai envie de m'approcher, de la prendre dans mes bras. J'ai envie qu'elle sache qu'elle a encore une place, là, dans ce cœur qui est toujours le même. Au lieu d'agir, je me contente de baisser la tête, de regarder ce sol terne et pâle. Il me faut un repère visuel. Quelque chose qui ne peut plus m'atteindre. Quelque chose dont la vision ne saurait réveiller en moi d'autres souvenirs impétueux.

Changé. Ai-je vraiment changé ? Je n'en ai pas l'impression. J'ai le sentiment d'être devenu quelqu'un de meilleur. De respectable. De bon. J'ai le sentiment d'avoir trouvé une cause à servir. Un but à mon existence. Une place dans la société. Toutes ces choses m'ont-elles métamorphosées ?  Je... Je ne sais pas quoi dire. Là est la vérité. La triste réalité. Je relève la tête et je la fixe. Mon regard est intense. Triste. Je ne sais plus quoi faire. Pour l'une des premières fois depuis mon départ, je ne sais plus quoi penser. Ni comment agir.

Et je ne répondis rien. Me contentant de la regarder. De l'admirer. De tenter de retrouver en son image celle que j'avais connue douze années plus tôt. Mes bras retombent le long de mon corps. Je m'avance vers elle dans un silence pesant avant de m'arrêter. L'espace s'est resserré entre nous. Un demi mètre nous sépare. Je suis plus grand qu'elle et je dois baisser les yeux pour poser mon regard sur ce visage d'une extrême douceur. J'avance ma main vers sa joue. Dans un geste calme et précis. J'ai envie de l'effleurer comme quand nous étions deux adolescents. Acceptera-t-elle mon geste ? Je ne t'ai jamais oubliée, Ju'...

Je ferme les yeux, conservant l'espoir que je puisse sentir la chaleur de sa peau sous ma paume.

Emi Burton
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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyJeu 15 Jan - 18:39

Can you remember me?
Cam R. & Julianne L.






Tout était en train de déraper. Julianne aurait à cet instant avoir des pouvoirs et revenir en arrière. Faire en sorte de ne jamais avoir été dans cette rue ce soir. Ainsi il ne l’aurait pas entendu, il ne se serait pas approché et ils n’en seraient pas là. Ils ne seraient pas en train de se condamner l’un l’autre sans même laisser à l’autre le temps de s’expliquer. Elle était coupable tout autant que lui. Même si pour le moment elle n’était encline à le reconnaitre. C’était le chagrin de toutes ses années qui parlait à sa place. La douleur qui lui perçait le cœur et cette envie irrationnelle de le voir à son tour souffrir ! Et pourtant elle l’aimait tant ! Il comptait tant à ses yeux…
 
Cet homme qu’elle avait connu enfant, avec qui elle avait grandit dans ses rues. Lui qui à l’époque était comme un petit frère. Celui qu’elle devait protéger et aider à grandir. Celui qui était devenu en grandissant l’épaule qui accueillait sa tête lorsqu’elle avait besoin de pleurer. Oui, il était sans doute un des seuls à pouvoir dire qu’il avait vu pleurer Julianne. Avec lui tout avait toujours été simple. Comme si leurs âmes étaient faites pour être ensemble. Au diable les liens du sang, ce qui lui unissait à l’époque était bien plus fort ! Sans pour autant être de l’amour qui dérive en passion charnelle. Ça non, elle ne l’avait jamais vu de cette façon.
 
La jeune femme répliqua avec force : « -Alors trouves de bons arguments pour te défendre ! » Oui, parce que pour l’instant, ce n’était pas suffisant à son gout. Il n’était pas assez désolé et les raisons qu’il lui donnait ne parvenaient pas à la convaincre. Pour elle, il avait été lâche, ou alors il l’avait abandonné délibérément. Il lui avait tourné le dos une seconde fois le jour où il n’avait pas été capable de braver son père et de s’imposer face à lui. La jeune femme ne cessait de se dire, elle l’entendait dans sa tête que si elle avait vraiment compté pour lui, il aurait trouvé un moyen, il n’aurait pas été lâche. « -Je ne te juge pas, je constate juste les faits. »
 
Le fait qu’il se fasse passer pour la victime dans tout ça, faisait monter en Julianne un peu plus encore ce sentiment de colère qu’elle ressentait envers lui. Alors elle éclata à nouveau, et elle répliqua comme lorsqu’ils étaient adolescents, avec ironie et cynisme : « -oh pardon ! Pauvre petit Cam ! C’est vrai qu’il n’y a que lui qui souffre ! » Oui la jeune femme pouvait parfois être puérile. Une vraie gamine… Pourtant par ses mots elle exprimait la vérité. Il n’y avait pas que lui qui avait mal ! Oh non ! Julianne fixait Cam avec insistance, le regard noir. Ses points étaient serrés tout comme sa mâchoire. Mais elle finit par pousser un long soupire portant ses doigts sur l’arrête de son nez. Elle ferma les yeux, et elle tenta de se calmer quelque peu. Dans le fond, cela ne servait à rien d’agir ainsi. Même si elle y trouvait un certain soulagement.
 
Alors qu’elle ne le regarde plus, elle entend le faible son de sa voix. Il semble perdu soudainement, comme s’il ne trouvait plus les mots… La jeune femme hésite quelques secondes à le regarder à nouveau, comme si elle avait peur que son regard ne brise ce moment de répit. Pourtant elle finit par ouvrir les paupières. Son regard n’était pas moins noir, pourtant elle se radoucit quelque peu. Son regard à lui avait changé…
 
Il fit un pas, puis un autre dans sa direction. Elle baissa le regard sur les pieds de Cam, comme ça pouvait éviter qu’il ne s’approche plus encore. Ses prunelles sombres firent le va et vient, entre ses pieds et son visage à mesure qu’il avançant toujours. Elle voulait qu’il s’arrête, qu’il ne fasse pas un pas de plus, qu’il arrête de réduire l’espace qui se trouvait entre eux. Stop !
 
Trop proche… Bien trop proche… Elle sait qu’elle ne pourra pas tenir. Elle sait qu’elle va céder s’il continue ainsi. Alors Julianne avait fermé les yeux pour ne plus voir Cam, ne pas voir ses doigts qui lentement s’étaient approché de son visage. Allait-il ose la toucher ? Elle se pinça à nouveau les lèvres, comme pour retenir ses paroles. Et pourtant ils lui brûlaient déjà les lèvres ces mots ! Ils résonnaient déjà dans sa tête : Recules ! Ne me touche pas ! Ne fais pas ça… Pourtant elle ne dit rien. Elle se contenta de rester droite comme un I, sans bouger, les yeux fermés. Elle sentait ses doigts trembler le long de son corps, et elle ferma les points pour reprendre le contrôle de ses émotions.
 
Ce fut les mots qu’il prononça qui lui firent ouvrir à nouveau les yeux. Mais son regard n’avait pas changé. Il était toujours aussi noir et dur de reproches. N’en avait-il pas déjà fait assez ? Il avait vraiment envie de la voir souffrir encore et encore… La jeune femme chassa la main de Cam avec la sienne, exécutant ainsi le premier geste entre eux depuis douze ans. Un geste rapide, presque violent. Et les mots accompagnèrent son geste : « - et bien moi j’aurai peut-être aimé pouvoir le faire ! » Elle le dévisagea, son visage bien trop proche du sien.  

 
    



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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyJeu 15 Jan - 21:35

Can you Remember me ?
Cam & Julianne



J'ai envie que ce silence m'enveloppe.
J'ai envie de quitter cette enveloppe charnelle pour laisser mon corps agir comme bon lui semble sans faire souffrir mon âme.
J'ai envie de la prendre dans mes bras.
J'ai envie de la fuir.
Envie de partir.
Sans me retourner.
Et tracer un trait sur ce passé douloureux. Trop douloureux. Insupportable.

Elle rejette mon contact. Je m'y attendais. Le contraire m'aurait étonné de sa part. Je la reconnaissais un peu dans ce geste qui m'était si peu profitable. Je reconnaissais cette jeune fille bornée. Un peu trop. Elle l'avait toujours été. C'était sur cette image que je l'avais quittée douze années auparavant. Et c'est cette facette de sa personnalité qu'elle m'offre à nouveau.

C'était aussi en partie pour ça que je l'avais appréciée. Toujours là pour s'opposer à ce qui ne lui convenait pas. Toujours là pour me ramener dans le droit chemin. Cette pensée me serre le cœur. Je n'ai pas besoin de ces souvenirs. Pas maintenant. Mais il m'est impossible de les chasser tant les émotions s’entremêlent avec vigueur dans mon esprit.

Je me recule. L'espace nous bouffe à nouveau. Un gouffre infranchissable nous sépare. Je ne le traverserai plus. J'ai envie qu'il s'agrandisse d'autant plus. J'ai besoin de l'oublier. Besoin de rayer son visage de ma mémoire. Je sais qu'elle me hantera toute ma sainte vie. Mais il faut que je cesse de penser à elle. Il le faut. On ne peut être constructif lorsque la tristesse nous ronge comme la rouille ronge la carcasse d'un cargo.

Je braque mon regard sur elle. Mes lèvres sont pincées. Mon regard est redevenu impénétrable. M'oublier. Alors qu'elle me reproche depuis avant de n'être jamais revenu. Tout ça pour me balancer cette vérité épineuse. A quoi servait donc toute cette mascarade. Je me retiens de la gifler. Je serra la mâchoire et les os se dessinent sur mon visage.  Puis je rigole. Un rire mauvais et glacial.  Elle me fait presque pitié à ce moment là. Si fière. Et pourtant je la sais fragile. Tout comme moi. Deux abrutis qui s'entêtent. Et bien tu auras toute la fin de ton existence pour y remédier, Julianne. Et moi aussi, figure toi.

Un pas. Un petit pas en arrière. Et pourtant j'aimerai aller de l'avant. J'aimerai m'avancer vers elle encore une fois. Mais visiblement elle n'a plus envie qu'on s'attache l'un à l'autre. Comme si tout n'était devenu qu'une tempête de souvenir. Comme si la dune sur laquelle nous avions bâti une histoire s’effondrait soudainement dans le sirocco du désert.

Je fini par faire volte face. Mais je n'arrive pas à partir. Je la sais toujours présente dans mon dos. Tout ceci est trop douloureux. Je baisse la tête et porte ma main à mon front. Je serre les dents encore une fois.   Ah. Au passage. Je me retourne une dernière fois. Juste un dernier regard. J’espère qu'il ne te sera pas trop dur de ravaler ta fierté Et je souris.
Et c'est toi qui dit ça, Cam. Oui. Oui je sais. Mais j'ai tenté. Tenté de lui montrer que je pensais toujours à elle. Et c'était d'autant plus douloureux que de se murer derrière une carapace de verre. Sans doute aurais-je mieux fait de passer mon chemin. Sans doute aurait-ce été préférable.

Je me retourne.
Bien décidé à en finir avec cette histoire.
Je sais que je me reconstruirais.
J'ai toujours réussi à me reconstruire.
Et malgré l'immense vide qui s’immisce en moi. J'y arriverai.
J’espère....


Emi Burton
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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyJeu 15 Jan - 22:58

Can you remember me?
Cam R. & Julianne L.







 Voilà… Ils arrivaient sans doute aux dernières lignes su chapitre final de leur histoire. Cette histoire qui avait si bien commencé des années plus tôt. C’était l’histoire d’une magnifique amitié, d’un sentiment profond qui avait su croitre à mesure qu’ils avaient grandit. Une histoire qui avait été faite de joie, de rire, mais aussi de peine et de douleur traversé ensemble à l’époque. L’histoire de deux cœurs fragile qui se voulait fort, deux cœurs qui battaient sur la même longueur d’onde et qui s’accordaient à la perfection. Deux cœurs qui aujourd’hui n’étaient plus des cendres et de la poussière.
 
Oui, le chapitre se clôturait et elle n’avait pas du tout le beau rôle ! Oh non ! Encore une fois, elle avait le rôle de la personne dure et cruelle, de celle qui semblait s’étouffer avec ses propres sentiments, bien trop fière pour les exprimer. Pourtant qui croyait-elle tromper en agissant ainsi ? Elle se trouvait en face de l’homme qui la connaissait certainement le mieux sous le Dome. Peut-être que les années avaient atténués ses capacités, mais avant il était capable de lire en elle comme dans un livre ouvert. Et il lui suffisait d’un regard en coin et d’un petit sourire pour lui faire comprendre qu’elle pouvait être elle-même avec lui. Qu’elle n’avait pas besoin de jouer un rôle. Ce rôle de femme forte qu’elle s’était employée à jouer depuis son plus jeune âge. Alors non, elle ne devait certainement pas le tromper… Il avait du voir la tristesse dans ses yeux, cette petite étincelle qui faisait mal et qui reflétait ce qu’elle avait dans le cœur.
 
La jeune femme n’aurait certainement pas dut réagir ainsi, elle le savait, et en le voyant faire un pas en arrière elle constate le désastre. La petite lueur tendre qu’elle avait cru voir dans ses prunelles sombres vient de disparaitre. A nouveau elle se retrouve face à cet étranger, cet homme qui lui fait presque peur par son attitude et sa façon d’être. Son rire lui glace à nouveau le sang. Elle n’a plus qu’une envie, qu’il disparaisse et qu’il la laisse tranquille ! Va-t’en ! Disparait ! Retourne dans mon passé et reste s’y ! Voilà ce que Julianne aimerait lui crier… Mais au lieu de ça, elle le regarde lui tourner le dos. Julianne eut l’impression de perdre pieds peu à peu…
 
Elle ne comprit d’ailleurs pas vraiment ce qu’il ajouta comme derniers mots. Non, son esprit était ailleurs, bien loin d’ici. A nouveau la jeune femme baissa les yeux, comme si ce qu’il venait de dire n’avait aucun effet sur elle et elle commença à parler d’une voix presque monocorde avec un sourire tendre sur les lèvres : « - Tu me le reprochais déjà il y a douze ans… » Elle fixa quelques secondes son dos, sans que son sourire ne quitte ses lèvres fines, puis elle cligna des yeux, et elle fixa son regard sur la rue. « -je pensais pas que tu serais capable de me parler ainsi un jour… Tu es loin du petit garçon qui courait avec moi dans ces rues… »
 
Faire remonter les souvenirs, les faire revivre, qu’ils passent devant les yeux de Cam, qu’ils tentent de le toucher en plein cœur. C’était ce qu’elle était en train de faire. Ce n’était pas pour le torturer, non, c’était pour être véritablement sur. Savoir si celui qu’elle chérissait tant avait bel et bien disparu ou s’il était encore présent, là quelque part. Est-ce que cette froideur était juste une façade ou est-ce que cet homme était vraiment Cam… Un nouveau sourire, alors qu’elle passait une mèche de ses cheveux derrière son oreille gauche, le regard baissé sur le sol poussiéreux : « - Tu te souviens du jour où on a voulu escalader le Dome… Juste pour sentir l’air du dehors… Je me souviens bien de l’engeulade qu’on a prit après… » Malgré cela c’était un magnifique souvenir qu’elle avait avec lui. Elle ajouta : « - Tu te souviens aussi Meg ? J’étais convaincue qu’elle avait un faible pour toi ! Ce que j’ai pu t’embêter avec elle… Elle est mariée aujourd’hui et elle attend un enfant. »  
 
Julianne parlait, mais elle ne savait même pas s’il était encore proche d’elle ou non. Elle n’osait pas lever les yeux. Préférant rester dans cette bulle de souvenirs qui pour le coup lui faisait du bien et lui donnait un peu de chaleur. Si elle faisait le compte, elle avait bien plus de bons souvenirs que de mauvais avec Cam. « -j’aurais tant aimé pourvoir avoir d’autres souvenirs heureux avec toi… Tu… » Fallait-il vraiment qu’elle le dise ? Etait-ce bien nécessaire ? Mais peut-être qu’il avait besoin de l’entendre ? Peut-être que le petit garçon qui avait besoin d’être rassuré par moment était encore là, en lui et qu’il ne demandait qu’à ce qu’on lui dise qu’on l’aimait encore. « -Tu m’as tellement manqué Cam… Et tu me manques encore chaque jour...»
 
Voilà ! C’était dit ! ça avait été dit d’une voix faible et presque inaudible mais c’était dit. L’avait-il entendu, ça restait un mystère. Julianne ne se sentait pas forcement mieux après avoir dit ces quelques mots. Au contraire, elle avait l’impression d’avoir accentué un peu plus encore le vide qu’il avait causé dans son cœur et dans sa vie. Elle croisa ses bras sous sa poitrine, plaçant ses mains sur sa peau en poussant un soupir. Que dire ? Que faire ? Elle avait déjà tout gâché de toute façon, alors autant se taire…   



   



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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyVen 16 Jan - 22:36

Can you Remember me ?
Cam & Julianne



Comme un souffle. Qui hérisse mes poils.
Un souffle de chaleur.
L'impression qu'elle renaît.
Je ne me retourne pas. Mais je l'écoute. J'écoute le son de sa voix qui a changé. Et je ferme les yeux. Un sourire discret s'est dessiné sur me lèvres. Elle ne le voit pas. Je n'ai pas encore envie qu'elle me voit.

J'aimerai croire que tout est possible. J'aimerai croire qu'on se pardonnera l'un l'autre. J'aimerai croire qu'on peut tirer un trait sur ces douze années.   A vrai dire, moi non plus... Et je me retourne enfin. Pour contempler ce visage encore une fois. Si doux. On dirait un ange.

Et alors je me souviens de toutes les fois où j'ai séché ses larmes. De toutes les fois où je lui ai dit de croire en elle. De ces fois, aussi, où nous avons ris de bon cœur, oubliant l'hostilité des alentours. Je me souviens de nos escapades. De nos engueulades. Deux caractères forts, ça ne peut que faire des étincelles. Mais nous étions si complémentaires. Ju et Cam. Cam et Ju. Le duo infernal.

Cependant, je ne m'approche pas. J'ai peur. Peur de souffrir encore. Je sais que tout est fragile. Je ne suis pas naïf. Nous ne somme que des feuilles mortes perdues dans le creux d'une tornade. Là où le vent ne souffle pas. Tout au cœur. Au milieu du tourbillon. Un pas de travers et tout s’envole de nouveau. Emportant la douce fragilité qui vient de s’immiscer entre nous.

Elle fixe le sol. J'aimerai la rejoindre et ranger la mèche rebelle de ses cheveux qui cache son front. Mais j'ai déjà trop souffert de son premier refus. Je me contente de l'observer. Silencieusement. Je l'écoute se perdre dans ses souvenirs. Dans mes souvenirs. Nos souvenirs.

Je ferme les yeux. Laissant revenir le passé. Les souvenirs resurgissent violemment. Dangereusement. Ai-je raison que d'ouvrir une porte à mon passé ? Je ne sais pas. Je crois, à vrai dire, que j'en ai juste besoin. Il faut que je referme la plaie qui vient de s'ouvrir. Que Julianne vient d'écorcher. Il faut que ça cicatrise. Alors je me contente de suivre le rythme de sa voix.

Les images se propulsent avec force devant mes yeux. Je ressens encore cette montée d'adrénaline. Oui. Je me souviens du Dôme et de notre candeur. Je me souviens de son regard. Il était brillant. Beau. Plein de vie et de joie. Un tout autre que celui qu'elle me lançait quelques minutes auparavant. Je me souviens du sentiment de puissance qui nous avait envahi.  Papa m'avait mis une sacré rouste. Me contenté-je de répondre dans un murmure. Un murmure brisé et étouffé.

Les souvenirs étaient douloureux. Mais je me sentais revivre. Je sentais le bien que me procurait leur évocation. Et je voulais continuer. Jusqu’à l'infini. Ecouter la voix de Julianne, fermer les yeux, et revoir toutes ces heures heureuses. Mais étonnamment, je ne regrette rien. Je ne regrette pas d'être parti. Ni le fait de n'être pas revenu. ces éléments ont contribué à renforcer la personne que je suis. Maintenant je trouve mon bonheur ailleurs. En servant une cause noble. Oh, bien sûr, j'aimerai encore passer de tels moments avec Julianne. Mais parfois je crois qu'il est nécessaire de passer à autre chose.Elle me manque beaucoup. Ceci dit, j'imagine qu'elle ne pourrait pas comprendre ma nouvelle vie. Notre vision du bonheur a du emprunter une autre route au cours de ces douze années.

Bien sur que je me souviens d'elle... Elle me collait comme aucune autre. Elle était jolie Meg. Un visage fin et épuré. Un nez pointu, quoique un peu long. De jolis yeux bleus azurs mis en valeurs par de longs cheveux blonds qui retombaient en bouclettes dans le bas de son dos. Mais qu'est-ce qu'elle était insupportable !  Je me demande comment elle a pu trouver quelqu'un pour la supporter. Un murmure, encore un. Peut-être l'aurai-je su si j'étais resté. Je secoue la tête pour chasser cette idée.

Je rouvre les yeux. Julianne parle sans vraiment s'écouter. Sans vraiment faire attention à moi. Le fait-elle pour elle ? Ou pour me rappeler qui je suis ? La distance qui nous sépare est effroyablement grande pour deux amis qui se comptent des souvenirs. On aurait plutôt imaginé deux chaises et un thé pour ce genre d'histoires. Au lieu de ça, on se retrouve au milieu d'une place pleine de gens à se hurler dessus puis à s'éprendre de nostalgie. C'en est presque pathétique. Mais pour l'heure, ça ne me dérange pas. J'ai besoin du réconfort des mots qu'elle m'envoie. Elle m'a tant brisée qu'il n'y a qu'elle capable de rassembler les pièces du puzzle. Et malgré toute ma fierté, j'en suis conscient. Seule Julianne pourra me reconstruire. Et si elle ne le fait pas, je partirai brisé, avec le faux sentiment de pouvoir y arriver seul.

Puis il y a eu cette fois où on a voulu voir ce que trafiquaient les immigrants et qu'on s'est perdu. Je crois que nos parents n'ont jamais gobé nos excuses concernant notre retour au beau milieu de la nuit. Un souvenir. Un murmure. Une nouvelle entaille dans mon cœur. Ai-je raison de tout ressortir si rapidement ?

Et la vérité finit par arriver. Puissante. Dans un murmure presque inaudible. Mais mon esprit est tellement concentré sur le son de sa voix que je crois discerner avec précision les mots qu'elle vient d'employer. Je ferme les yeux baisse la tête. J'ai envie de sourire. Envie de hurler. Non plus de haine. Mais de joie. Au lieu de ça, je ne fais rien. Je me contente de profiter de l'étrange sentiment de soulagement qui m'envahit. Cette dernière vérité me fait l'effet d'une crème cicatrisante. J'ai envie d'y croire.

Je crois que je peux y croire. Mais je ne veux pas me réjouir. J'ai l'étrange sentiment que tout peut se briser à nouveau. Si vite. Et sans grand effort. Il ne s'est pas passé un jour sans que je pense à toi. Oh non. Pas un. Toujours présente dans mon cœur. Dans un recoin plus ou moins éloigné. Plus ou moins avoué. Mais toujours là. Où que j'aille. Comme un morceau de soi dont on ne peut se défaire.

Je n'ai pas relevé la tête en prononçant cette dernière phrase. Je n'ai pas porté ma voix. Elle est faible et éraillée. Je n'ai pas envie de la regarder. J'ai peur. Terriblement peur de la perdre à nouveau.


Emi Burton
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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptySam 17 Jan - 18:52

Can you remember me?
Cam R. & Julianne L.







Un sourire… Voilà ce qui éclaire le visage de la jeune femme brisée qu’est Julianne à cet instant précis. Un sourire tendre… C’était comme si toute la colère qu’elle avait ressentit quelques minutes c’était soudainement envolée. Ce n’était pas vrai. Cette colère était juste en pause. Elle était venue se terrer, laisser penser qu’elle s’était endormie. Julianne savait qu’elle parviendrait à la contenir. Un peu… Combien de temps ça elle n’en savait rien. Tant que Cam ne se permettait pas une nouvelle réflexion blessante peut-être qu’elle serait capable d’en faire de même.

C’était pour éviter cela qu’elle parlait de leurs souvenirs. Qu’elle évoquait avec une certaine nostalgie ce passé commun au quel elle tenait tant. Ces images ont le don du lui faire du bien sur le moment. Ils la réconfortent et provoquent une sorte d’apaisement sur sa personne. La jeune femme se laissait bercer par ces images qui affluaient dans sa tête, faisant même abstraction de la présence de Cam. Pourtant elle savait qu’il était encore là, elle le sentait même si elle ne le voyait pas, son regard toujours baisser sur le sol, ailleurs.

Ailleurs, la jeune femme se trouvait en effet bien loin de cette rue, bien loin de lui, de cet homme. Elle venait de retrouver grâce à sa mémoire le petit garçon, puis l’adolescent avec qui elle avait vécu tant de choses. Elle revoyait son sourire joyeux, cette étincelle de malice qui illuminait ses prunelles sombres lorsqu’ils partaient à l’aventure… Elle pouvait même sentir la chaleur de ses bras autour de ses épaules, même le parfum de sa peau lui revenait en mémoire. C’était un peu comme si elle se trouvait dans une bulle de bien être, même si ce qui la berçait n’était autre que des souvenirs qui effritaient un peu plus son cœur à chaque seconde.

Les quelques mots qu’il prononça prouvèrent à Julianne qu’il était encore à l’écoute de ses mots. Que ce qu’elle était en train de dire le touchait et que lui aussi se souvenait de ces moments de joies. Son père aussi lui avait passé un savon lorsqu’il avait été au courant de leur expédition. Elle se revoyait baissant les yeux devant lui, mais souriant malgré tout, heureuse de ce qu’ils avaient fait. Braver les interdits, elle s’y était toujours employée, et elle n’avait pas changé aujourd’hui.

La jeune femme leva les yeux pour regarder Cam lorsqu’il évoqua à son tour une de leur aventure. Elle s’en souvenait comme si s’était hier ! C’était sans doute l’excuse la plus bidon qu’ils avaient trouvé ! Une semaine privée de sortie et interdiction de revoir Cam durant cette période. Elle avait trouvé cette mise à pieds longue, mais elle ne savait pas à lors que douze années les sépareraient l’un de l’autre. Elle trouva la force de lui avouer à quel point il lui avait manqué et lorsqu’il lui répondit à son tour, elle leva enfin les yeux sur lui.

Il semblait si fragile maintenant. Julianne avait l’impression de l’avoir roué de coups. Pourtant ce n’était rien d’autre que la vérité qu’elle avait osé lui dire. Il vaut mieux une vérité qui blesse plutôt qu’un mensonge qui rassure. C’était ce que lui avait toujours dit son père. Pour ce qui était de sa fierté, elle était bien consciente qu’elle en avait sans doute un peu trop. Mais elle venait de la ravalé pour lui ouvrir ainsi son cœur. Elle se pinça les lèvres entre elle, laissant le silence les envelopper à nouveau. Elle hésitait sur la conduite à adopter. Devait-elle garder ses distances, et continuer à parler. Om pouvait-elle approcher et le serrer dans ses bras ?

Julianne se rendit compte qu’elle avait presque arrêté de respirer. Comme si le moindre geste de sa part pouvait briser ce moment d’équilibre précaire. Maintenant qu’il était là, qu’il lui était revenu, aussi différent qu’il soit, elle ne voulait pas le perdre à nouveau. Elle ne savait pas si elle parviendrait à supporter de le voir partir à nouveau, de voir sa silhouette s’éloigner dans la pénombre de cette rue. La savoir en vie était une chose, le savoir en vie et si loin d’elle en était une autre.

Ne parvenant pas à détourner son regard de lui, l’observant dans cette posture, le regard baisser, la voix brisée, elle avait mal. Alors n’écoutant que son cœur et son besoin de lui, elle combla la distance qui les séparait et elle vint se blottir contre son torse. Entourant sa taille de ses bras, elle enfouit son visage dans ses vêtements, et elle souffla : « - Pardonnes moi Cam… » Ça aurait du lui faire mal de ravaler ainsi sa fierté, et pourtant… Elle n’avait pas vraiment réfléchit à ce qui allait se passer. Allait-il la serrer contre lui ou alors la repousser ?

Blottit contre lui, elle écouta les battements de son cœur et elle se laissa bercer par ce son si régulier et rassurant. Elle pensa alors à la mère de Cam, se disant qu’elle serait tellement heureuse elle aussi de revoir son fils. Elles partageaient la même peine depuis des années, et Julianne savait qu’Eva aurait sans doute la même réaction qu’elle. Même si à sa différence elle la savait fière de ce que son fils était devenu. Peut-être changerait-elle d’avis en le voyant… Julianne ferma les yeux avec force, et elle recula d’un pas, esquissant une petite moue du bout des lèvres, elle baissa les yeux, replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille gauche et bredouilla : « -pardon… Excuses moi je n’aurai pas dût… Je suis désolée. Tu fais partie de l'Animus Vox... Ce genre de comportement est à proscrire. »    





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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyDim 18 Jan - 11:51

Can you Remember me ?
Cam & Julianne



Je me sens léger. Perdu au milieu d'un tourbillon de souvenirs. Ils m'enveloppent comme m'enveloppaient les bras de Ju' dans les moments les plus durs. Je me sens loin du sol. En apesanteur. Je savoure ces instants. J'essaye de me remémorer les faits dans les moindres détails, comme si le souvenir pouvait me redonner Julianne. Cette Julianne que j'avais connu douze années auparavant. Cette jeune femme que j'avais laissée. Et qui n'avait jamais quitté mon esprit.

Certes, j'avais voulu murer mes souvenirs. Mais parce qu'ils étaient trop douloureux à supporter. Je savais que je ne pouvais plus la voir. Alors le seul moyen de ne pas me faire souffrir avait été de les ranger dans un coin de mon esprit, en faisant pression pour qu'ils ne ressortent pas. Et aujourd'hui, face à cette femme, face à Julianne et à ses paroles, ils ressortaient avec force et vigueur. Comme l'eau d'un barrage, restée trop longtemps agglutinée contre un mur, s'échappant avec fougue pour retrouver sa liberté.

Je rouvris les yeux. Julianne avait la tête baissée. Nous semblions si fragiles. Si perdus. Comment le temps avait-il pu nous détruire à ce point sans que je ne m'en rende compte ? Comment avais-je pu laisser le vide s’immiscer en moi ? Comment avais-je pu songer qu'il était mieux que je ne croise plus le chemin de mes anciennes connaissances ? La réponse était pourtant simple. Animus Vox. Mais en ce moment même, elle me paraissait des plus absurdes. Un morceau de ma carapace s'était fissuré. J'étais, certes, un soldat de l'ordre. Mais derrière ce regard froid et ces traits tirés, il y avait un cœur. Le cœur d'un homme. Avec un passé. Une existence. Des sentiments. Un homme qui s'était effacé. Complètement. Se construisant une autre personnalité pour continuer à avancer. Pour servir une cause. Noble et belle. Celle de l'Animus Vox.

Je passe une main dans ma nuque pour chasser ce sentiment de doute. Je continue de fixer Julianne. Un sourire léger illumine mes lèvres. Léger et gêné. Et soudain elle se rapproche et m'enveloppe de ses bras. Je ferme les yeux. Surpris. Et j'en fais de même. Je passe mes bras autour de ses épaules. Et je savoure cet instant. Oubliant toutes les règles que je m'étais établies.

Son odeur est agréable. Elle m'enveloppe dans une bulle de sérénité et de calme. Et je me sens léger, encore une fois. Perdu dans un tumulte d'émotions positives. J'ai envie que le temps s'éternise. J'ai envie de rester là, à jamais. De retrouver cette complicité d'antan. J'ai envie que rien ne nous déloge. Elle me demande de lui pardonner. Bien sûr que je lui pardonne. Mais je ne réponds rien. Je n'ai pas envie de briser cet instant. Je me contente de passer ma main dans ses cheveux pour lui signifier que je ne lui en veux pas. Elle comprendra. Elle me connaît assez bien pour déchiffrer mes gestes.

Puis elle se recule. Baisse les yeux et replace une mèche de ses cheveux. Ses paroles me font l'effet d'un fouet. Bienvenue dans la réalité Cam. Cette réalité que tu as toi même choisi de suivre. Et de t'imposer. Je hoche la tête. J'essaye de me rappeler tout ce que le prêtre m'a dit. Oui les rapports charnels sont à proscrire. Ou du moins ils sont à réserver à une seule personne. Mais qu'en est-il des embrassades entre deux amis ? J'imagine que le Dôme peut comprendre les circonstances. Et il nous pardonnera. Je lève les yeux vers le géant de métal. Il est majestueux. Et fort. Et beau. Je le remercie mentalement de nous protéger. Et alors je me souviens pourquoi j'ai choisi de suivre cette voie. Je l'ai fait pour Lui. Parce qu'il en a besoin. Et que nous avons besoin de lui. Comme deux espèces vivant en synergie.

J'aimerai que tu arrives à me pardonner un jour, Julianne. D'avoir agi lâchement. J'imagine qu'elle attend mes excuses aussi. Elle m'en a avancé. Pourquoi ne pas en faire de même. Et pour la première fois depuis nos retrouvailles je prononce ce mot tabou. Lâcheté. J'ai agi comme un lâche. Sans doute devrai-je m'en vouloir. Mais ce n'est pas vraiment le cas. Je suis content de l'avoir retrouvée. Mais le Dôme m'aurait aidé à continuer ma vie si ce jour n'était pas arrivé.



Emi Burton
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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyDim 18 Jan - 19:33

Can you remember me?
Cam R. & Julianne L.






Alors qu’elle venait de se jeter dans ses bras sans même réfléchir aux conséquences de son geste, à peine fut telle blottit contre lui que le doute s’immisça dans sa tête. Et s’il la rejetait comme elle l’avait fait pour lui quelques minutes plus tôt ? Elle l’aurait sans doute bien mérité… Roh elle et son maudit caractère ! Si seulement elle savait se comporter comme une vraie fille ! Sourire, rire, pleurer de temps à autre. Exprimer ses sentiments tout simplement ! Cela ne l’étonnerait pas qu’il la repousse. Et malgré la douleur que ça lui causerait, elle le comprendrait.
 
Pourtant elle reste un moment serrer contre lui, son visage dans son torse, s’accrochant à ses battements de cœur. Il finit par bouger et elle sent ses bras musclés entourer ses frêles épaules. Elle ne s’était pas attendue à ça ! Alors son cœur se mit à parlé pour elle, laissant sa raison et sa fierté de côté. Elle a l’impression de retisser doucement le lien qu’ils ont brisé sans le vouloir. Ce lien si fort qui lui unissait avant. D’une voix faible, elle lui demanda de lui accorder son pardon. Pardon de quoi ? D’avoir eut mal ? De ne pas avoir su le retenir ? De l’avoir si mal reçu quelques minutes plus tôt. Elle n’en savait strictement rien. Elle voulait juste qu’il lui dise qu’il était capable d’effacer tout ça et qu’il était à nouveau là pour elle.
 
Doucement elle sentit la main de Cam glisser sur ses cheveux, et son cœur se mit à fondre dans sa poitrine. Ce geste elle le connaissait par cœur. Ce geste qu’il avait fait bien des fois. Les gestes parlent plus que les mots parfois. Il lui pardonnait. Soudainement Julianne se sentit bien plus légère, comme si un poids énorme venait de se retirer de sa poitrine.
 
Mais la réalité des choses et la raison reprirent le dessus sur la jeune femme. Cam n’était plus l’ami si cher à son cœur qu’elle avait eut avant. Il appartenait à l’Animus Vox maintenant, et ce genre de tendresse était sans nul doute un signe de faiblesse. Avait-elle le droit d’agir ainsi ? Elle n’en savait rien, mais elle décida de reculer et de rompre le contact physique entre eux. Elle ne savait pas si elle pouvait le regarder dans les yeux. Elle avait presque peur de lire sur son visage quelque chose qu’elle ne voulait pas voir. En quelques mots, elle venait de les ramener tout les deux sur terre. Et le choc fut assez brutal pour elle.
 
Le Dome… A l’entendre parler ainsi la jeune femme comprit une fois de plus que Cam avait changé. Ils avaient évolué l’un et l’autre, dans ce qui était deux mondes bien différents. Visiblement il croyait de toute son âme en l’Animus Vox et au pouvoir du Dome. Elle était consciente que si quelqu’un les voyait, Cam pouvait sans doute avoir des ennuis. La jeune femme releva enfin le visage et elle fut triste de voir Cam admirer le Dome. Oui, il croyait, elle non. Ils étaient bien différents l’un de l’autre maintenant. Mais pouvait-elle lui dire ? Elle savait qu’elle se mettrait en danger si elle le faisait. Si Cam était devenu un vrai disciple, un vrai serviteur de l’Animus Vox, il était de son devoir de faire respecter tout ça. Alors Julianne garda son ressentit pour elle, se contentant d’esquisser un petit sourire triste.
 
Oui parce qu’elle était triste malgré ce qui venait de se passer entre eux. Triste de constaté que plus rien ne serait jamais pareil. Pourquoi les relations avec les gens qu’elle aimait, étaient si complexes. Le problème venait-il d’elle ? Elle était bien consciente d’être un peu trop bornée sur certaine chose. Mais c’était la vie et le Dome qui l’avait façonné ainsi. Parfois elle se demandait pourquoi elle ne pouvait pas être comme les autres, un mouton qui suivait à la lettre la doctrine. Mais c’était plus fort qu’elle. Elle n’y parvenait pas ! Elle était toujours en contradiction avec ce que l’Animus Vox prônait.
 
Alors qu’elle prenait conscience qu’elle devait être prudente avec Cam, faire attention à ce qu’elle disait, elle cligna plusieurs fois des paupières en entendant sa voix, comme s’il venait de la réveiller. Il souhaitait à son tour qu’elle puisse lui pardonner. Mais était-elle capable de faire cela ? De lui accorder ce qu’il demandait… La jeune femme était quelqu’un de vrai et de franc et dire à Cam que tout était effacé et pardonné était au dessus de ses forces. Elle avait trop souffert de son absence durant toutes ses années pour tirer un trait sur tout ça. Elle aurait aimé qu’il soit présent lorsqu’elle avait besoin de lui, qu’il soit là lorsqu’elle avait perdu son père. Qu’il sache trouver les mots pour l’aider à croire encore et avancer à nouveau. Mais il n’avait pas été présent.
 
Julianne avala sa salive en baissant ses yeux sur le sol poussiéreux de la rue. « - Un jour peut-être… » Allait-elle briser cette petite accalmie en disant cela. Mais ce n’était autre que la vérité. Un jour peut-être qu’elle aurait la force de lui dire qu’elle lui pardonnait sa lâcheté. Mais aujourd’hui, pour l’heure, elle était incapable de dire ces mots. Elle était tout de même heureuse qu’il avoue devant elle qu’il avait été lâche. Il prenait certainement sur lui pour lui dire cela. Un sourire s’afficha sur ses lèvres et elle ajouta : « - Eva va être tellement heureuse de te voir ! Tu comptes allez la voir n’est ce pas ? » Insouciante petite Julianne… Ignorante petite Julianne…        
 
 
 
 
 





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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyMer 21 Jan - 22:16

Can you Remember me ?
Cam & Julianne


Julianne cligne des yeux lorsque je lui demande de m’excuser. Le fera-t-elle seulement ? J’ose espérer. Je crois que malgré tout ce que je cherche à m’imposer, j’ai besoin de ce pardon. Comme si elle pouvait passer l’éponge sur un morceau de mon existence pour m’aider à construire le futur qui m’attend.

J’attends sa réponse et le temps semble s’éterniser. Je suis crispé mais je ne le montre pas. J’ai une attitude neutre. Mes yeux ne révèlent rien. Pas d’impatience. Pas de doute. Pas de certitude. Un peu d’amour peut-être. Celui que je lui ai toujours porté. L’amour d’un frère à une sœur. L’amour d’un ami à un autre. Julianne m’a tellement apporté. Tellement. Et qu’ai-je fait pour l’en remercier ? Je me suis contenté de partir en lui promettant de revenir. Et j’ai reculé devant le premier obstacle. Son père. Son père et son refus. Où était donc passé cet adolescent entreprenant et qui ne reculait devant rien ? Où diable était ce Cam qui ne se serait pas arrêté devant une simple interdiction ?

Je ne pouvais me résigner à le croire disparu. Il ne pouvait pas avoir disparu. Je n’avais pas changé. J’avais juste surmonté mes défauts en tentant de les remplacer par des qualités. J’avais puisé dans une foi nouvelle pour construire une route meilleure. Celle de ma vie. Celle de ma destinée. Et dans la poussière soulevée par mes pas, là, derrière, dans mon dos, l’image de Julianne se dressait. Emportée doucement par le vent sans que je n’ose me retourner. Le futur est devant. Le passé derrière. Il avait fallu que je tire un trait sur certains aspects de ma vie pour continuer ma route. Elle devait comprendre. Elle devait.

J’attends sa réponse. Comme si un morceau de mon avenir est suspendu à ses lèvres. Un jour. Un jour peut-être. Un petit monde s’écroule. Mon monde. Mes illusions. Je me crispe. Je serre les dents. Les os de ma mâchoire se dévoilent sous ma peau. Mais je me détends aussitôt. Je ne veux pas paraitre atteint devant Julianne. Fier. Comme je l’ai toujours été. Un peu trop sans doute. La faiblesse sentimentale est humaine après tout ? L’Animus Vox me pardonnera. Le Dôme me pardonnera. L’absence que Julianne a considérée comme une trahison n’était qu’un acte de courage. De courage et de dévotion. Pour Lui. Ce géant de verre et de métal. Je lève les yeux un instant et je le regarde. Majestueux. Dressé vers le ciel. Il nous protège. Et je souris. Je le protège aussi.

Mon esprit est traversé par des pensées contradictoires. Au diable le pardon de Julianne tant que le Dôme le fait. Comment puis-je être affecté par les humeurs d’une demoiselle tandis qu’une cause plus noble et plus juste m’attend ? Qu’importe ce que Julianne représente pour moi. Elle fait partie de mon passé. Et un peu de ton présent aussi Cam. Tu n’as jamais réussi à l’oublier. Je ferme les yeux un instant. Me sera-t-il seulement possible, un jour, de gommer tout ce qui me rattache à une autre existence ? Je secoue la tête. Là, tout au fond de mon cœur, quelque chose me hurle que non. Que je n’ai pas le droit. Que j’ai besoin de tout ça. Que j’ai besoin d’elle. Que j’ai besoin de mes souvenirs.

Eva. Ce nom m’interpelle. Il réveille en moi une sourde douleur. Je sais qu’elle a su faire preuve de courage pour surmonter mon absence. Elle a toujours été comme ça, Mam’. Courageuse. Dressée face à l’avenir. Fière. Tout autant que moi. Je secoue la tête. Non. Non je n’irai pas la voir. Parce que ça n’a jamais été dans mes intentions. Elle se reconstruira. Elle n’a pas le choix. Mais je lui fais confiance. Elle y arrivera. Cam. T’es un idiot. Elle n’a pas besoin de moi. Je secoue la tête. Je ne baisse pas les yeux. Je soutiens le regard de Julianne. Pourtant je crois que je devrai avoir honte. Honte de l’abandonner. De la laisser se reconstruire avec la plaie que mon départ lui a infligée.

Mais ce n’est pas le cas. Je ne ressens ni regrets, ni peine, ni honte.



Emi Burton
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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyJeu 22 Jan - 18:52

Can you remember me?
Cam R. & Julianne L.






Julianne était bien consciente qu’il lui faisait probablement mal en lui disant qu’elle serait peut-être capable de lui pardonner un jour et non pas là, tout de suite. Mais elle ne pouvait pas tirer un trait sur douze années passé sans lui, avec le manque de sa présence encré en elle chaque jour de toutes ces années. Lorsqu’il était parti, il avait créé un vide dans la vie de la jeune femme, un vide qu’elle n’avait jamais réussit à combler. Ce manque de lui, de sa présence, de ce lien unique qu’ils avaient tissé entre eux durant toute leur enfance. Alors non, passer l’éponge et lui dire qu’elle oubliait tout ça, c’était comme lui mentir et ça elle ne voulait pas le faire. Elle n’avait jamais été capable de lui mentir, alors elle ne commencerait pas aujourd’hui. Même si cela lui aurait sans doute fait moins mal.
 
Elle le connaissait si bien… Même si son visage ne laissait rien transparaitre, elle savait qu’elle venait de lacérer une fois de plus son cœur. Peut-être y’aurait-il mieux fallu pour l’un comme pour l’autre que cette rencontre, ces retrouvailles n’arrivent jamais. Juste au moment où elle commençait enfin à se résigner vraiment. Juste au moment où elle parvenait à tourner la page de ce passé douloureux. Pourtant elle l’avait toujours su, et elle en était bien consciente, jamais elle n’aurait été capable d’oublier cette présence chaude qui la réconfortait lorsqu’elle avait le moral en baisse. D’oublier cette voix si rassurante qui répondait à ses questions, cette épaule sur laquelle elle se reposait lorsque la vie était parfois trop lourde à porter. Cette autre moitié d’elle-même sans qui elle avait l’impression de ne plus être vraiment elle-même.
 
Chaque matin, lorsqu’elle avait ouvert les yeux, elle savait que plus rien n’était pareil sans lui. La vide était toujours présent dans son cœur, il était parti, il n’était plus là. Il avait fallu qu’elle réapprenne à vivre d’une certaine façon. Qu’elle chasse de son esprit les habitudes qu’ils avaient mise en place durant tant d’années à grandir ensemble. Pourtant, elle avait tenté de ne garder que les bons souvenirs mémoire, d’enterrer le reste. De laisser de côté cette douleur atroce qu’elle avait ressentit lorsqu’il lui avait tourné le dos. Mais plus rien n’avait été pareil, comme si quelque chose s’était brisé en elle.
 
A cause de lui, cela faisait douze années qu’elle ne savait plus accorder sa confiance à qui se que soit. Qu’elle se méfait des hommes, de leurs belles paroles. Julianne avait pourtant tenté d’y croire avec Alek… Mais il lui avait prouvé lui aussi que le mensonge était omniprésent sous le dome. Aujourd’hui, la jeune femme avait comme enfermé son cœur dans une sorte d’armure. Il n’y avait que les enfants qui étaient capable de faire fondre son cœur de tendresse.
 
L’amour c’était quelque chose de dangereux. Sous n’importe quelles formes que se soit. Pourtant elle savait qu’elle aimerait Cam jusqu’à sa mort. Qu’il faisait parti intégrante d’elle-même. Il avait partagé tellement dans sa vie… Oui, il aurait toujours une place dans son cœur, même si elle était consciente qu’elle n’avait plus sa place dans sa vie. L’Animus Vox… Voilà ce qu’était aujourd’hui au centre de la vie de cet homme qui se tenait devant elle. Elle le voyait dans ses yeux lorsqu’il regardait le Dome. Il y avait une étincelle de tendresse, de fierté… Et c’était pour ça qu’elle savait maintenant que leurs chemins étaient faits pour se poursuivre séparément.
 
Elle ne su pas vraiment pourquoi est ce qu’elle lui parla de sa mère. Cette femme que Julianne avait toujours trouvée admirable et qui avait en quelque sorte remplacé la sienne lorsqu’elle était enfant. Jill savait à quel point le fils prodigue manquait à sa mère, même si au fil des années, Eva avait arrêté de parler de lui. Elle s’était comme résignée. Et Julianne avait bien souvent envié sa force de caractère et cette façon si digne qu’elle avait de continué d’avancer sans lui.
 
Comme si elle avait mal comprit ce que Cam venait de dire, Julianne avait froncé les sourcils en le fixant. Quoi ? Comment pouvait-il dire cela ? Qu’en savait-il d’ailleurs depuis tout ce temps ?! Peu à peu la jeune femme sentait sa colère refaire surface comme une coulée de lave en fusion. Il y avait aussi une part de déception et d’incompréhension. Alors elle répondit : « - quoi ? Comment peux-tu dire cela ? C’est ta mère Cam et tu lui manques même si elle ne le montre pas. »
 
Comment pouvait-il dire cela ? La jeune femme sentait son cœur se serrer à nouveau. Il aurait dut être heureux de pouvoir avoir la chance de serrer sa mère dans ses bras ! Julianne aurait donné tout ce qu’elle possédait pour avoir le droit de faire cela ne serait-ce qu’une minutes avec ses parents. « -de quoi as-tu peur Cam pour mettre de côté toutes les personnes qui tiennent à toi ? On n’est pas assez bien pour toi c’est ça ? » A nouveau elle s’emportait… A nouveau sa colère parlait plus vite qu’elle ne l’aurait voulu… Elle détestait tellement l’Animus Vox pour lui avoir volé son meilleur ami, celui qu’elle considérait comme son propre frère. « - tu ne peux pas me dire que tu n’as pas envie de la voir. Je ne te croirais pas. » Tentait-elle se rassurer elle-même ? De se dire que c’était elle qui avait raison. Qu’il tenait encore à elles, qu’il ne les avait pas oublié…
 
 
 
     








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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyDim 1 Fév - 12:38

Can you Remember me ?
Cam & Julianne


Eva Raudell était une sacrée femme. Elle m’avait toujours soutenu. Admiré. Choyé. J’étais quelqu’un à ses yeux. J’avais l’impression d’exister face à elle. Si bien que de mes parents je ne retenais souvent qu’elle. Mon père n’était qu’un vague souvenir. Un homme avec qui je n’avais jamais partagé grand-chose. Et qui s’était méfié comme la peste de mon résultat. Elu. Elu de mon cul avait-il certainement pensé. Je n’avais jamais été très proche de lui. J’ignorai qu’il était mort. Il n’avait pas une très grande place dans mon cœur, de toute manière.

Mais Eva, c’est différent. Elle m’a aidé à me bâtir, à m’élever. Elle a posé les fondations de mon histoire. Sa fierté m’avait fait chaud au cœur. Il n’y a rien de plus gratifiant que de voir ses parents fiers de soi. Et je savais que quoi qu’il arrive elle m’aimerait toujours. Je l’aimerai toujours. Même si je venais à disparaître. A quitter la route que j’avais longtemps suivie. Pour en rejoindre une autre. Celle de l’Animus Vox. Ma nouvelle mère. En quelques sortes.

Je crois que Mam’ ne me manquait pas tant que ça. Elle avait sa place, là, dans mon cœur. Je lui étais reconnaissant. J’étais fier d’elle. Mais ça s’arrêtais là. Aucun regret. Aucune honte. Aucune culpabilité de l’avoir laissée derrière moi. Elle comprendrait. Elle devait comprendre ! Elle était intelligente. Comme beaucoup de femmes. Elle était forte, aussi. Elle saurait continuer d’avancer. Peut-être avait-elle eut un autre enfant après mon départ ? Peut-être avais-je un frère. Ou une sœur. Qui grandissait dans l’ombre. A vrai dire, je m’en fichais bien de savoir si elle avait renouvelé son permis de procréer ou non. Je me sentais étranger à cette histoire. Comme si mon passé s’était décollé de mon présent dès l’instant où j’avais rejoint l’ordre. Comme si maintenant cette famille, Eva, mon père, n’étaient plus que des étrangers. Ou de vagues fantômes de mon histoire. Que je me devais de mettre de côté pour avancer. Juste. Digne. Et fier.

Je sais qui est Eva. Je ne l’ai pas oubliée. Et elle a sa place dans mon cœur. Et Julianne qui se remet à insinuer que j’ai oublié mon passé. Comment peut-elle seulement s’imaginer de telles choses ? Comment peut-elle insinuer qu’elle n’est pas assez bien pour moi. Qu’Eva n’est pas assez bien pour moi ? Comment ?! Et la colère remonte dans mes veines. Je la sens couler. Dévaler mes artères. Empoisonnant mes muscles. Crispant mon corps. Le mal revient. Si fourbe. Si intense. J’ai envie de partir. Pour rester sur de belles images de Julianne. Sur des retrouvailles agréables. Je n’ai pas envie de m’emporte à nouveau. Mais je le sens. Tout m’échappe à nouveau. Tout s’envole. Le calme est si fragile. Le chaos si fourbe. Omniprésent. Retrouverai-je Julianne comme je l’ai connue ? J’en doute. J’ai l’impression que tout ceci n’est plus possible.

Je n’ai peur de rien, Julianne. Ce n’est pas parce que je ne suis jamais revenu que je vous ais oubliés. Mon regard s’est à nouveau endurci. Mes veines saillent sous la peau fine de mon front. Et mes pupilles sont noires comme la plus longue et obscure des nuits. Froide. Et hostile.  Seulement le Dôme m’a appelé. Cette phrase résume tout. Toute ma vie. Tous mes choix. Mon existence. Mon futur. Et le désir de mettre un morceau de mon passé de côté. Mais visiblement j’ai l’impression que tu n’es pas en mesure de comprendre mon sacrifice. Des mots. Calmes. Lâchés froidement. Mais la colère ne perce pas dans cette voix étrangère.

Je n’ai plus envie de m’acharner à lui rentrer ça dans le crâne. Et tant pis si je dois la perdre. J’ai l’impression qu’elle ne me comprend pas. La déception s'ajoute à la colère. La tristesse me gagne à nouveau.

J'avais toujours imaginé que Ju et moi étions sur la même longueur d'onde. Je m'étais trompé.




Emi Burton
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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyLun 2 Fév - 23:21

Can you remember me?
Cam R. & Julianne L.







Peine, tristesse, et en même temps colère. Voilà tout ce qui se mélangeait dans le cœur de la jeune femme. Il y avait une toute petite pointe d’espoir qui avait fait son apparition… Mais elle venait d’être soufflée par les mots qu’avait prononcés Cam. Le Dome… Elle avait l’impression qu’il n’avait que ce mot aux lèvres. Mais que lui avait-on encré dans la tête pour qu’il puisse parler ainsi ? Pour qu’il puisse vouloir vouer sa vie à tout ça… Pour qu’il puisse laisser derrière lui sa vie d’avant, et tout ce qu’elle comprenait. Que se soit elle, ou bien Eva. La jeune femme ne parvenait pas à comprendre. Ou ne voulait pas comprendre… Sans doute était-elle trop aveuglée par cette colère que lui inspiraient le Dome et ses règles. Ce dome qui lui avait volé son meilleur ami, son frère et qui en avait fait son pantin. Oui, elle détestait le Dome même si elle ne le criait pas sur tout les toits comme certains pouvait le faire. Le dome lui avait déjà trop prit pour qu’elle puisse encore croire en lui. Sa mère lorsqu’elle était enfant… Cam à l’adolescence… Son père quelques années plus tôt… C’était aussi ce dome qui avait réduit à néant la relation qu’elle avait vu naitre en elle et Alek. Pourtant cette fois-ci elle y avait cru. Elle avait pensé avoir trouvé celui qu’il lui fallait pour l’aider à supporter tout ça. Mais il lui avait mentit lui aussi. Il lui avait caché ce qu’il faisait de son temps et de ses journées, passant sous silence son appartenance à la milice. Lorsque la vérité avait fait surface, le cœur de la jeune femme avait volé en éclat et elle avait chassé le jeune homme de sa vie. Pour quelqu’un qui ne croyait pas en l’amour, elle s’était bien fait avoir.
 
Quelques minutes plus tôt, elle avait pensé être prête à croire que Cam était réellement revenue dans sa vie. Que les choses allaient peut-être pouvoir redevenir comme elles l’avaient été… Mais elle s’était trompée. Celui qui avait été son meilleur ami, son frère, était mort. L’homme qui se tenait devant ses yeux était quelqu’un de complètement différent. Et ça faisait mal. Sans doute encore plus mal que cette si longue absence. Julianne se mit à se dire qu’elle aurait préféré ne jamais le croiser ce soir. Ne jamais le revoir. Au moins elle aurait pu vraiment faire son deuil. Parce que ça en était un. Elle vivait avec cette perte comme elle vivait avec celle de ses parents.
 
A nouveau, alors qu’il lui répondait qu’il n’avait peur de rien, son regard s’était durci. Ils n’étaient maintenant plus que deux étrangers. Eux qui avaient été si proches l’un de l’autre. Lui qui était le seul à la connaitre vraiment depuis qu’ils avaient l’âge de courir ensemble dans les rues du Dome. Il ne les avait pas oubliés… Un nouveau coup de poignard dans le cœur de la jeune femme. Cela sonnait comme un mensonge à ses oreilles. Ce qu’il ajouta ne fit qu’aggraver les choses. Ce foutu Dome ! La façon qu’avaient les gens de parler de lui comme s’il était un être humain révulsait. Le Dome ne l’avait pas appelé, il l’avait emprisonné. Il lui avait ôté sa vie. Certes maintenant, Cam avait une autre vie. Mais à quel prix ? Les souvenirs et l’illusion de faire quelque chose de bien ne tenait pas chaud la nuit et ne remplissait pas le cœur de joie et de tendresse. Le Dome n’était pas vivant et ne donnait pas la vie. Il la contrôlait, et bien souvent la réduisait à néant.
 
Julianne encaissa ce qu’ajouta Cam. Il venait de lui dire cela comme si elle n’était qu’une idiote. Comme si elle n’était pas capable de comprendre quoi que se soit. Alors elle eut un petit sourire ironique et elle répondit avec calme : « -et bien je t’en pris, tentes de m’expliquer. Essaie de m’ouvrir les yeux ! Ce n’est pas ce que tu es censé faire en servant le Dome ? Remettre les gens dans mon genre sur le droit chemin ? » Jill n’avait pas voulu être blessante, mais ça avait été plus fort qu’elle. La souffrance qu’elle ressentait en le voyant là, à quelques mètres d’elle, dictait ses mots et ses pensées.
Elle lui laissait la possibilité de lui démontrer qu’il avait eut raison de prendre ce chemin là. De choisir cette vie que le Dome lui avait offerte en le choisissant parmi ses élus. Mais il allait falloir qu’il soit plus que convainquant. Parce que même si elle n’était pas hermétiquement fermée à tout ça, Jill avait sa propre opinion sur le Dome, sur l’Animus Vox. Mais qui sait, peut-être qu’il trouverait les mots pour la convertir. Même si elle en doutait.
 
Elle aurait tant aimé qu’il cesse de la dévisager ainsi. Son regard froid lui faisait tellement mal… Il lui faisait mal. Un peu plus encore que chaque jour où il avait été absent de sa vie. Elle ferma les yeux quelques secondes, avant de souffler comme à bout de forces soudainement : « -oh Cam… Qu’est ce qu’on est devenu… Qu’est ce que le Dome à fait de nous… De notre si belle amitié… » Cela lui donnait presque envie de pleurer…  
 
    



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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptyMer 11 Fév - 16:42

Can you Remember me ?
Cam & Julianne



J’aimerai que tout soit facile. J’aimerai pouvoir la regarder sans la prendre pour une imbécile. J’aimerai pouvoir lui dire qu’elle me comprend. Que je la comprends. Mais c’en est impossible. Nos routes se sont séparés à un croisement et empruntent désormais des directions différentes. Se comprendra-t-on à nouveau un jour ? Arrivera-t-elle à accepter ce que je suis devenu ? Arriverai-je a accepter que j’ai changé ? Que je ne suis plus le Cam qu’elle a connue. Celui qui est parti, un jour, promettant de revenir ?

Et Eva ? Qu’elle image a-t-elle retenu de moi ? Qu’a-t-elle pensé en lisant ma lettre ? Cette lettre d’un fils à une mère. Ou plutôt, d’un inconnu à une autre ? Etais-je réellement celui que je prétendais être ? Cam Raudell. Cam le gosse du Dôme qui courrait après les rats dans sa jeunesse. Cam le lieutenant de la garde religieuse, chasseur d’impies ? Je ne suis pas sûre que tu aimerais être traitée comme je les traite, Julianne. Ma voix sonnait comme un avertissement. Je ne voulais pas lui faire de mal. Je ne voulais pas la trainer dans les quartiers sombres de l’Animus Vox pour l’assoir sur une chaise et la regarder pendant des heures jusqu’à ce qu’elle craque. Jusqu’à ce qu’elle s’incline devant le Dôme. Non. Je ne voulais pas. Mais je n’étais pas autorisé à faire des traitements de faveur.

Peut-être que si tu avais été une élue aussi, tu aurais compris ce que j’ai vécu. Tu aurais compris que toutes ces années ont changées ma vision de choses. Et peut-être que tu ne m’aurais pas jugé pour ce que je suis devenu. Comprends bien Julianne qu’on ne peut pas juger les gens sans connaître les épreuves qu’ils ont traversés. Mais tu vois, là, au fond, le Cam qui te côtoyait est toujours là. Et j’espère qu’un jour tu passeras outre ma vocation pour l’admettre. Une de mes plus longues tirades depuis le début de nos retrouvailles. Mais j’avais besoin de tout déballer. J’avais besoin qu’elle voit que j’étais toujours là. Que je voulais encore être celui qu’elle avait connu. Malgré tout l’emballage qui m’entourait. Malgré mon statut d’officier. Malgré mes fortes convictions religieuses. Malgré le Dôme et sa toute puissance.

Oui. Qu’était-on devenus ? Je ne sais pas Ju. Je ne sais pas. A-t-on encore un avenir ? Je pose mon regard sur elle. J’ai envie de la prendre dans mes bras. De la rassurer. D’entendre son souffle contre mon torse. J’ai envie de me dire qu’un avenir nous ait possible. Mais la vérité est brulante. Et je crois que j’ai peur de voir l’avenir. J’ai peur de lever les yeux sur la réalité et d’apprendre que notre histoire est condamnée…

Non. Elle ne l’est pas. Faisons en sorte qu’elle ne le soit pas. Veux-tu ? Il y a toujours moyen de réparer les choses, Julianne. J’esquive la question du Dôme. Je ne veux pas m’entériner dans ce conflit. Je sais qu’elle ne partage pas mon point de vue.

Le Dôme m’a rendu meilleur. Mais à ses yeux, il m’a arraché à ce que j’étais.


Emi Burton

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MessageSujet: Re: Can you remember me ? Julianne & Cam   Can you remember me ? Julianne & Cam EmptySam 14 Fév - 18:35

Can you remember me?
Cam R. & Julianne L.







Plus elle le regardait, plus elle l’entendait parler, et plus Julianne avait l’impression de voir quelqu’un avec deux personnalités. Par moment, elle voyait réapparaitre celui qu’elle avait connu. Puis il était à nouveau comme absorbé par cette autre personnalité, celle que le Dome avait forgée. Jill avait bien comprit ce qu’il venait de lui dire. Pour elle s’était plus une menace qu’un avertissement. Ce qui lui créa un frisson jusqu’en bas du dos furent les mots qu’il prononça et non le ton qu’il venait d’employer. Comme JE les traite. Aux oreilles de Julianne, cela renforçait un peu plus encore la sensation d’avoir un autre homme devant les yeux. Et en entendant cela, elle savait qu’elle avait raison de ne pas aimé et de se méfier de l’Animus Vox. Le Dome vous protège… Mais bien sur ! Le Dome n’était qu’une prison.
 
La jeune femme n’avait pas détourné son regard lorsqu’il lui avait adressé ces mots. Elle n’avait pas peur de lui. Même s’il représentait une certaine menace pour elle par rapport à son statut de serviteur du Dome. Julianne n’avait plus peur de se dresser contre le Dome. Elle le voyait dans les yeux de Cam, si leurs routes se croisaient un jour dans de telles conditions, il ne ferait pas la moindre différence entre elle et un autre. Elle ne serait qu’une paria de plus.
 
Ce qu’il ajouta lui fit mal. Vraiment mal. Et elle ne su pas comment interpréter ses mots. La prenait-il de haut ? Julianne n’avait jamais voulu être une élue. Et elle ne l’avait jamais envié. Jamais elle n’aurait pu supporté la doctrine du Dome. Elle n’aurait jamais été assez malléable. La jeune femme avait été élevée par un homme qui avait ses propres idées sur le Dome. Par un père qui lui avait transmis ses envies, ses rêves et aussi ses besoins de liberté. Reste toujours qui tu es. Et c’était ce qu’elle faisait. Fidèle à elle-même, elle se souciait peu de savoir ce que les gens pensaient d’elle. Très ou trop peu de gens la connaissaient vraiment. Pourtant Cam avait parti de ces gens, à une certaine époque.
 
Peut-être qu’il avait raison, si elle avait suivit le même chemin que lui, elle ne l’aurait pas vu tel qu’elle le voyait aujourd’hui. Mais il se trompait. Elle ne le jugeait pas. Elle constatait seulement ce qu’elle voyait en regardant celui qui se tenait devant ses yeux. Celui qui selon elle avait bien changé… Alors même s’il s’obstinait à lui dire que le Cam de son enfance était encore là au fond de lui, Jill en doutait. Et c’était tellement douloureux de voir ça.
 
Elle finit par soupirer, et par lui demander ce qu’ils étaient devenus… La vie avait suivit son cour. Ils avaient l’un comme l’autre vécu des choses que l’autre ignorait. Ils avaient encaissé les douleurs, cicatrisés comme ils l’avaient pu aux blessures qu’on leur avait infligées. Qu’ils s’étaient infligés. Est-ce que cela valait encore la peine de se battre ? Est-ce qu’ils seraient capables de renouer ce lien si précieux qu’ils avaient étant enfants… Plus rien n’était pareil… Plus rien ne l’avait été depuis son départ. Un vide, un trou béant dans la poitrine. Une partie d’elle-même lui avait été arraché, et encore aujourd’hui, elle avait du mal à vivre avec ça.
 
D’autres blessures s’étaient ajoutées à ça. Il y avait eut Edern… La mort de son père… Alekseï… Tous avaient quitté sa vie, ou bien elle les en avait chassé. Julianne avait dressé des barrières autour de son cœur, et aujourd’hui elle n’était pas certaine de pouvoir les ouvrir pour faire à nouveau rentrer Cam dans sa vie. Il n’était plus celui qu’elle avait connu, alors comment lui faire confiance ? L’essence même de ce qu’elle était, était en parfait opposé à ce qu’il était lui.

« -tu crois vraiment à ce que tu viens de dire ? » Pouvait-on vraiment réparer les choses ? Julianne aurait aimé qu’il soit capable de trouvé les bons mots pour la convaincre de ça. Parce qu’elle doutait tellement. Face à lui, elle se sentait faible, fragile, à deux doigts de vraiment perdre pieds. Et elle n’aimait pas ça. Jill n’aimait pas cette sensation de faiblesse, elle qui d’ordinaire se montrait forte aux yeux de tous. Mais le voir là, ce fantôme de son passé, ça faisait tellement remonter de choses en elle… 

« -comment ? » oui, il fallait qu’il lui dise comment faire, qu’il lui explique la solution. Parce que si c’était vraiment possible, elle avait presque envie d’y croire. Même si une voix en elle lui criait que plus rien ne serait jamais pareil.
 
Les bras croisés sous la poitrine, comme pour se protéger, la jeune femme ne cessait de regarder son ex meilleur ami, celui qui était son frère. Et son regard brillait de détresse. Aide moi… Aide moi à croire en toi à nouveau, à te croire toi…
 




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